En 1496, un jeune homme de 28 ans, Nanak, disparaît en se baignant dans la rivière Kali Bein, dans le nord de l’Inde. Trois jours plus tard, il réapparaît en train de méditer sur un banc de sable. Les seules paroles qu’il prononce alors sont «ni hindou, ni musulman», acte fondateur de la religion sikhe. Bhagwant Mann, le ministre en chef de l’Etat du Pendjab et leader du Parti Aam Aadmi (Parti de l’homme ordinaire), a-t-il pensé qu’un autre miracle était possible ? Dimanche dernier, devant les caméras, entouré de notables sikhs, il a plongé un grand verre dans la Kali Bein et l’a bu cul sec. L’objectif était de faire la promotion de la grande opération de nettoyage citoyenne lancée il y a vingt-deux ans par des militants écologistes, et d’appeler à d’autres initiatives de lutte contre la pollution des eaux de la région.
Deux jours plus tard, selon la presse locale, il a dû être évacué par les airs depuis sa résidence de Chandigarh, la capitale du Pendjab, et traité dans à l’hôpital Apollo de New Delhi, la capitale indienne, pour « une infection ». Son hospitalisation a été plus tard confirmée par le gouvernement, qui a avancé comme cause officielle «une visite de routine» sans faire de lien avec l’ingestion de l’eau, et confirmé qu’il était sorti le lendemain soir.
Punjab Chief Minister openly drinks a glass of polluted water from a ‘holy river’ to prove that water is clean. Now admitted to hospital. pic.twitter.com/MH1OLwUlUw
— Ashok Swain (@ashoswai) July 21, 2022
En 2000, la Kali Bein, rivière sacrée