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Mal embarqué

Indonésie : dans la nouvelle capitale Nusantara, le président Joko Widodo prêche en eaux troubles

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Hâtant l’inauguration de la nouvelle capitale du pays à Bornéo, samedi 17 août, le chef de l’Etat en fin de mandat veut convaincre de la réussite de ce projet pharamineux, entravé par le manque de financements et les pluies diluviennes.
Le président sortant Joko Widodo (au centre), le vice-président Ma'ruf Amin (à droite) et le président élu Prabowo Subianto (à gauche), sur le chantier de construction de Nusantara, le 12 août. (Indonesian Presidential Palace/AFP)
par Marion Zipfel, correspondante en Indonésie
publié le 16 août 2024 à 6h40
(mis à jour le 17 août 2024 à 10h53)

Ce n’est pas tous les jours qu’on inaugure une capitale. Et Joko Widodo, l’actuel chef de l’Etat indonésien sur le départ, ne laissera rien ni personne l’empêcher de célébrer l’indépendance de son pays, samedi 17 août à Nusantara, la nouvelle cité en cours de construction et censée remplacer Jakarta. «Rien n’a changé par rapport au plan initial, a déclaré le chef de cabinet du Président à la presse lundi 22 juillet. Pak Jokowi [surnom de Widodo, ndlr] sera accompagné du futur président Prabowo, alors que le vice-président Ma’ruf dirigera les célébrations avec le futur vice-président Gibran à Jakarta.» Une déclaration qui se veut rassurante après plusieurs semaines chaotiques. Le 5 juin, le responsable de l’Autorité de Nusantara et son adjoint ont démissionné sans explication. Une décision soudaine qui a renforcé les inquiétudes sur ce projet hautement controversé.

En juillet, le Président lui-même a annoncé qu’il devait reporter son installation à Nusantara faute d’électricité et d’eau courante. Et pour justifier le retard dans la construction des