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Libération
Catastrophe naturelle

Inondations «dévastatrices» aux Philippines : le typhon Kalmaegi a tué plus de 90 personnes, selon un comptage AFP

Dans la région de Cebu, dans le centre du pays, des villes entières avaient été inondées mardi et près de 400 000 personnes préventivement déplacées de la trajectoire du typhon.

La ville de Talisay, dans la région de Cebu, frappée par le typhon Kalmaegi, ce mercredi 5 novembre aux Philippines. (Eloisa Lopez/REUTERS)
Publié aujourd'hui à 7h47

Le bilan du typhon Kalmaegi aux Philippines a dépassé les 90 morts ce mercredi 5 novembre, selon des chiffres officiels compilés par l’AFP sur cette catastrophe qui a provoqué des inondations d’une rare violence.

Le porte-parole de la province de Cebu (centre) a précisé que 35 corps supplémentaires avaient été découverts dans un village côtier, portant le bilan régional à 76 morts. La défense civile nationale avait auparavant confirmé au moins 17 autres victimes dans le reste du pays, pour un total de 93 morts à ce stade.

«Ce sont les grandes villes qui ont été touchées, les zones très urbanisées», a expliqué sur la radio locale DZMM Rafaelito Alejandro, un responsable de la défense civile. Dans la région de Cebu (centre), des villes entières avaient été inondées mardi, les habitants tentant de trouver refuge sur les toits pour échapper aux eaux boueuses qui emportaient voitures, camions, et même d’énormes conteneurs de marchandises. «Toutes les inondations se sont retirées. Notre défi est maintenant d’enlever les débris qui bloquent nos routes», a ajouté Rafaelito Alejandro. Près de 400 000 personnes avaient été préventivement déplacées de la trajectoire du typhon.

Kalmaegi est entré par l’est du pays lundi peu avant minuit (16 heures à Paris), touchant terre au niveau de la province des îles Dinagat, d’après le service météorologique national. Sur les vingt-quatre heures précédentes, 183 millimètres de précipitations se sont abattus sur la zone autour de la ville de Cebu, bien au-dessus de la moyenne mensuelle de 131 millimètres, a souligné la météorologue Charmagne Varilla.

Situation «sans précédent»

La gouverneure de la province, Pamela Baricuatro, a évoqué une situation «sans précédent». «Nous nous attendions à ce que les vents soient dangereux, mais […] l’eau est ce qui met véritablement notre population en danger», a-t-elle dit aux journalistes, qualifiant les inondations de «dévastatrices». Mercredi vers 8 heures (1 heure du matin, heure française), Kalmaegi progressait vers l’ouest et les sites touristiques de la région de Palawan, soufflant des vents de 120 km/h, avec des pics à 165 km/h.

Chaque année, une vingtaine de tempêtes ou typhons frappent les Philippines ou s’en approchent, les régions les plus pauvres du pays étant généralement les plus durement touchées. En comptant Kalmaegi, l’archipel d’Asie de l’Est a déjà atteint cette moyenne annuelle, a affirmé recensé Charmagne Varilla. Et au moins «trois à cinq autres» de ces phénomènes pourraient frapper d’ici à décembre, a-t-elle prévenu.

Le typhon Ragasa et la tempête Bualoi, tous deux meurtriers, avaient déjà balayé les Philippines en septembre. Selon les scientifiques, le réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs.