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Départ

Japon : le Premier ministre démissionne, victime des vieux démons d’un parti introverti

Shigeru Ishiba a annoncé qu’il renonçait à sa fonction, ce dimanche 7 septembre. Fragilisé par la perte de la majorité aux sénatoriales de juillet, il a dû affronter la bronca des courants du Parti libéral démocrate et la propagation des thèmes d’extrême droite dans la classe politique.

Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le 1er avril 2025. (Nicolas Datiche /AFP)
Par
Karyn Nishimura
correspondante à Tokyo
Publié le 07/09/2025 à 11h16, mis à jour le 07/09/2025 à 15h24

Shigeru Ishiba n’aura pas tenu un an au poste de Premier ministre du Japon. Il a annoncé ce dimanche 7 septembre quitter la présidence du Parti libéral démocrate (PLD), ce qui signifie aussi renoncer à sa fonction à la tête du pays. Et pourtant, paradoxalement, rarement un chef de gouvernement n’aura autant résisté aux pressions incessantes pour qu’il cède sa place.

Cela fait des semaines que son propre parti, divisé, tente de le pousser vers la sortie, des semaines qu’il s’obstine avec ses convictions et un soutien croissant de l’opinion publique. Le plus grand journal du Japon, le Yomiuri a même joué le jeu de ses adversaires en sortant fin juillet une édition spéciale distribuée gratuitement dans la rue pour annoncer fièrement que Shigeru Ishiba allait démissionner. Le journal a dû s’excuser après son faux scoop.

«Baisser les bras»

Shigeru Ishiba a résisté tant et plus à ses détracteurs en interne qui voulaient vite lui faire payer la perte de la majorité absolue au Parlement,