«Impossible de mener de front une campagne électorale et la lutte contre la Covid-19, cela exigerait une énergie énorme, j’ai décidé de ne pas me représenter» : par ces mots inattendus, le Premier ministre japonais, Yoshihide Suga, a annoncé vendredi son départ. Il renonce à briguer un deuxième mandat en tant que président du Parti libéral-démocrate (PLD), ce qui signifie qu’il va aussi de facto perdre ses fonctions de chef du gouvernement. Cette annonce a été balayée en dix minutes lors d’une réunion extraordinaire des dirigeants du PLD, puis par un bref message aux journalistes. Une conférence de presse est programmée la semaine prochaine.
Il doit rester en poste jusqu’à la désignation d’un nouveau président du parti, à la fin du mois. Des élections législatives auront ensuite lieu, en octobre ou novembre. Elles risquent de rebattre les cartes si le successeur échoue à redresser l’image du PLD, qui domine la vie politique nippone depuis près de soixante-dix ans. Plusieurs candidats sont déjà sur les rangs, dont l’ancien ministre des Affaires étrangères Fumio Kishida. L’actuel détenteur du portefeuille de la gestion de la vaccination contre le Covid-19, Taro Kono, plus rompu à improviser devant les médias que ne l’est Suga, rassemble les soutiens requis. L’ex-ministre de la Défense Shigeru Ishiba, qui fut le rival malheureux de Suga à la précédente élection au sein du PLD, devrait en être aussi.
Suite de mauvais calculs
Nul ne s’attendait à ce que ce septuagénaire têtu, spécialiste des jeux d’