«Tant que Shinzo Abe était encore là, je soutenais le Parti libéral-démocrate (PLD), mais maintenant qu’il est mort, je déteste cette formation au pouvoir.» Depuis l’assassinat de l’ex-Premier ministre japonais, en juillet 2022, l’écrivain Naoki Hyakuta n’en peut plus de voir le PLD, le grand parti conservateur nippon, pencher «dans un sens progressiste». Une opinion qui se discute, mais qui l’a convaincu d’agir. D’où sa décision de fonder avec la journaliste Kaori Arimoto leur propre formation, le Parti conservateur du Japon, nationaliste et traditionaliste, dans la droite ligne de l’agenda politique de feu Shinzo Abe. Ce nouveau mouvement, officiellement lancé ce mardi 17 octobre et dont les fondateurs, interrogés par Libération, réfutent avec colère l’appellation de « parti d’extrême droite », compte déjà de nombreux soutiens.
Ancré à droite, voire très à droite, au pouvoir depuis près de soixante-dix ans quasiment sans interruption, le PLD est actuellement présidé par le Premier ministre, Fumio Kishida. Sur l’échiquier politique, ce dernier se classe personnellement parmi les conservateurs et il est vu comme tel par l’opposition de centre gauche. Pourtant, pour les orphelins de Shinzo Abe, aussi nombreux qu’influents, il penche à gauche et fait courir un danger majeur au pay