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Crise politique

«J’étais prête à mourir pour ma patrie» : au Bangladesh, les jeunes renversent le gouvernement

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Après des semaines de manifestations violemment réprimées et la démission lundi de la Première ministre, l’armée a promis un gouvernement «intérimaire», que le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus a accepté en principe de mener.
A Dacca, mardi 6 juillet, après la démission de la Première ministre, Sheikh Hasina. (Fatima Tuj Johora/AP)
publié le 6 août 2024 à 21h47

Samia Sharmin Biva a terminé ses études il y a deux ans. A priori, elle n’allait donc pas souffrir des nouveaux quotas universitaires imposés en juin par le gouvernement de l’ex-Première ministre Sheikh Hasina, tant contestés par les étudiants. Mais tout a changé quand la police a commencé à réprimer violemment les protestations, en tirant sur la foule à balles réelles ou en caoutchouc. C’était le 18 juillet. La vie de cette jeune architecte de 27 ans a changé, comme celle de tout le Bangladesh, ce pays sud-asiatique d’environ 172 millions d’habitants. «A partir de ce jour, c’est toute la jeunesse qui est entrée en rébellion contre ce gouvernement fasciste», raconte-t-elle au téléphone d’une voix fluette mais déterminée, depuis la capitale Dacca. «Nous partions tous les jours manifester, et les policiers nous attaquaient, nous torturaient. Ils fouillaient nos téléphones pour effacer des vidéos et pénétraient de force chez nous. C’était un cauchemar et je ne pouvais plus dormir tellement j’avais peur», avoue celle qui est rapidement devenue coordinatrice du mouvement dans le quartier de Mirpur, à Dacca. «Mais c’était notre responsabilité de nous battre. Dans ma vie, j’ai eu peur pour moi ou mes amis, j’ai pleuré quand j’avais des problèmes de travail. Cette fois, je pleurais et me battais pour ma patri