22/02/2022, une date truffée de 2 qui se lit dans tous les sens. A cette occasion, Libé voit des 2 partout. Un numéro spécial à retrouver aussi en kiosques.
Des 2 en rafales pour des actions en nombre. Et un chiffre inattendu qui s’invite chez les Birmans. Vingt et un jours après le coup d’Etat de Min Aung Hlaing, ils étaient descendus en masse dans les rues du pays le 22 février 2021, une journée historique nommée le «5-2» : la grève générale avec des rues envahies par des cortèges encore festifs, massifs et des happenings inventifs. Certains voulaient croire alors aux prémices d’une «révolution du printemps».
Un an plus tard, place au «6-2», au «JJ·J·J°JJ», comme cela apparaît sur les appels à la mobilisation qui fleurissent en ligne depuis plusieurs jours, notamment celle du General Strike Coordination Body. Mais face à la furie répressive des forces de sécurité, à la multiplication des affrontements qui frappent une population déjà fragilisée par la pauvreté et le Covid dans un pays à genoux, il semble peu probable que la mobilisation soit monstre à nouveau.
Ce 22-2-2022 résonne néanmoins avec les précédentes dates et combinaisons chiffrées dont raffolent les Birmans, tous plus ou moins épris de prophéties, d’astrologie, de culte des génies et de superstition coexistant avec la pratique d’un bouddhisme très conciliant en la matière. Ainsi les manifestations du 22-2-2021 résonnaient avec celles du soulèvement populaire du 8-8-88 quand l’armée avait tiré dans la foule. «Le 8-8-88 est devenu une date fétiche en Birmanie car il s’est passé quelque chose c