Une semaine après le lancement des JO, «un sentiment d’urgence» plane au Japon, selon la formule du Premier ministre Yoshihide Suga. Initialement prévu jusqu’au 22 août, l’état d’urgence sanitaire de la capitale et de la région d’Okinawa, qui va accueillir les spectateurs des Jeux paralympiques dans le sud du pays, sera finalement prolongé jusqu’au 31 août. La mesure sera aussi étendue à quatre nouveaux départements, dont trois, Chiba, Saitama, Kanagawa, sont voisins de la capitale.
Depuis le début des Jeux de Tokyo, des sportifs et sportives ont dû renoncer à participer, testés positifs à leur arrivée dans la capitale japonaise. Au total, 225 personnes positives ont été répertoriées parmi les athlètes et leurs accompagnants. Pour la seule journée de vendredi, les organisateurs des Jeux notaient 27 nouveaux cas, dont trois sportifs, soit le nombre le plus élevé depuis le début de la compétition.
Les compétitions se déroulent dans une «bulle sanitaire», respectant des règles très strictes. La vie tokyoïte, avec ses restaurants et bars fermés plus tôt et l’interdiction de vendre de l’alcool, tourne au ralenti. Alors que 39 800 personnes au total sont arrivées au Japon pour l’événement, la bulle peut-elle être poreuse ?
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Plus de 10 000 cas quotidiens
La corrélation entre cas de participants aux Jeux et hausse des infections dans le pays n’est pas avérée. Haruo Ozaki, président de l’Association médicale de Tokyo, a estimé que les JO avaient un «impact indirect» sur la courbe des infections à Tokyo, car cette «fête» sportive inciterait les gens à baisser la garde, selon lui.
Les vacances d’été et le «fort pouvoir infectieux» du variant delta pourraient également favoriser l’augmentation des cas, selon Shigeru Omi, un ancien haut responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le variant delta représente désormais plus de 50 % des cas à Tokyo, a précisé le ministre de la Santé Norihisa Tamura.
Les records japonais sont battus : pour la première fois, la capitale a compté 3 865 nouvelles infections jeudi. Pour la première fois également, le pays aux 126 millions d’habitants a dépassé les 10 000 cas quotidiens. Avec environ 15 000 décès depuis début 2020, le Japon a été jusqu’ici moins touché par la pandémie que beaucoup d’autres pays. Cela représente 120 décès par million d’habitants en moyenne, contre 1 656 décès par million d’habitants en France selon Covid tracker.
Mais, au Japon, la vaccination a démarré plus lentement que dans d’autres nations industrialisées, alors que l’âge médian est le deuxième le plus élevé après Monaco, selon le recensement du World Factbook de la CIA (48,6 ans d’âge médian). Seulement un Japonais sur quatre a déjà reçu deux doses à ce jour, contre un sur deux dans l’hexagone. De nouvelles annonces du gouvernement japonais sont attendues ce vendredi.