«Photo de famille.» C’est Stella Assange qui a publié lundi le cliché sur les réseaux sociaux, avec cette légende tout en sobriété – trois mots qui disent la joie des plaisirs retrouvés du quotidien après tant d’années d’attente et de souffrance. On y voit Julian Assange, le fondateur australien de WikiLeaks, libre depuis le 26 juin, tout sourire sur une plage de sable fin, pull bleu clair sur les épaules et chapeau sur la tête, en compagnie de sa femme et de ses deux fils. Stella Assange ne précise pas où la photo a été prise, mais c’était quelque part en Australie, selon les médias nationaux.

Le lanceur d’alerte de 53 ans avait été arrêté par la police britannique en avril 2019, après sept ans passés dans l’ambassade d’Equateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite la même année. Il est ensuite resté cinq ans à la prison de haute sécurité de Belmarsh, au Royaume-Uni, pendant lesquels il s’est battu cette fois-ci contre son extradition vers les Etats-Unis, où il était inculpé en vertu d’une loi sur l’espionnage datant de 1917. Son tort : avoir publié sur la plateforme WikiLeaks, à partir de 2010, plus de 700 000 documents concernant les activités militaires et diplomatiques de Washington, notamment en Irak et en Afghanistan, ce qui lui vaut d’être présenté comme un champion de la liberté d’informer. Après avoir plaidé coupable devant un tribunal américain, épilogue d’une longue saga judiciaire, il a été condamné à une peine de prison déjà purgée et a été libéré.

Depuis son retour à l’aéroport de Canberra, la capitale australienne, Julian Assange avait évité les projecteurs. Sa femme, qu’il a épousé alors qu’il était incarcéré à Belmarsh, avait au moment de sa libération déclaré qu’il profiterait de sa liberté pour «nager dans l’océan tous les jours». «Il a l’intention de dormir dans un vrai lit. Il a l’intention de goûter de la vraie nourriture. Et il a l’intention de profiter de sa liberté», avait-elle déclaré à des journalistes. Le 3 juillet déjà, jour de l’anniversaire du lanceur d’alerte, l’avocate avait posté une photo montrant le couple dans une forêt accompagnée de la légende : «Libre ! Libre !»