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Kazakhstan : un entretien entre Poutine et le président kazakh pour «restaurer l’ordre» dans le pays

Emeutes au Kazakhstan, une crise sans précédentdossier
Après plusieurs jours de fortes tensions dans le pays et l’envoi de troupes russes, le patron du Kremlin a eu une «longue» discussion avec son homologue Kassym-Jomart Tokaïev.
Une rencontre entre Kassym-Jomart Tokayev (à gauche) et Vladimir Poutine, le 28 décembre dernier à Saint-Pétersbourg. (Yevgeny Biyatov/POOL/TASS/Sipa U/SIPA/Tass.Sipa)
publié le 8 janvier 2022 à 12h02

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue kazakh Kassym-Jomart Tokaïev ont eu une «longue» conversation téléphonique afin de discuter de la situation de crise au Kazakhstan, annonce ce samedi le Kremlin. «Les présidents ont échangé leurs points de vue sur les mesures prises pour restaurer l’ordre au Kazakhstan», indique le communiqué, ajoutant que les deux dirigeants sont convenus de rester en contact «permanent».

Moscou a par ailleurs dénoncé les commentaires «grossiers» du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, qui avait prévenu vendredi qu’il serait «très difficile» pour le Kazakhstan d’obtenir le retrait des troupes russes envoyées sur place une fois le feu vert octroyé pour une intervention sur son territoire. «Le secrétaire d’Etat américain a essayé de faire de l’humour sur la tragédie qui se déroule au Kazakhstan», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué publié sur Facebook.

Un contingent de troupes russes et d’autres pays alliés de Moscou est arrivé jeudi au Kazakhstan pour appuyer le pouvoir en place en protégeant les bâtiments stratégiques et en épaulant les forces de l’ordre.

Un peu plus tôt ce samedi, le gouvernement allemand a indiqué arrêter ses exportations d’armes vers le Kazakhstan. Si la valeur du matériel exporté est certes faible, avec 25 autorisations accordées en 2021 pour un montant de 2,2 millions d’euros, cette interdiction «s’impose au vu de la situation», a affirmé un porte-parole du ministère allemand de l’Economie.

L’ex-patron des services secrets arrêté

Au petit matin, l’ancien chef de l’agence nationale de la sécurité du Kazakhstan a été arrêté pour trahison, après avoir été limogé à la suite des émeutes qui ont secoué le pays. Le Comité national de sécurité (KNB) a indiqué que son ancien directeur, Karim Massimov, avait été placé en détention jeudi après le lancement d’une enquête pour haute trahison.

Le Kazakhstan, plus grand pays d’Asie centrale, est ébranlé depuis plusieurs jours par une contestation, qui a éclaté en province après une hausse des prix du gaz, avant de s’étendre à de grandes villes, où les manifestations ont dégénéré en émeutes contre le régime en place, qui ont fait des dizaines de morts. La tension persiste samedi à Almaty, la capitale économique, où l’on entend de temps en temps des tirs de semonce des forces de l’ordre pour empêcher des gens d’approcher de la place centrale.