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Désobéissance

Birmanie : 38 morts, des défections et un air de guerre civile

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Le pays a connu sa journée la plus meurtrière depuis le coup d’Etat ce mercredi. L’administration fait face à un vaste mouvement de désobéissance civile et de grève, que la junte tente de museler.
Des manifestants derrière une barricade à Rangoun, ce mercredi. (AFP)
publié le 3 mars 2021 à 15h48
(mis à jour le 3 mars 2021 à 19h21)

Un virage meurtrier. Trois jours seulement après la mort d’une vingtaine de personnes, la Birmanie a connu ce mercredi sa journée la «plus sanglante» depuis le coup d’Etat du 1er février, selon Christine Schraner Burgener, l’émissaire des Nations unies. Au moins 38 personnes ont été tuées par balle dans plusieurs villes du pays, notamment à Rangoun où le quartier North Okkalapa semble avoir été particulièrement la cible des forces de sécurité qui ont tiré à balles réelles.

Selon une stratégie de diffusion de la terreur, l’armée et la police birmane s’en sont prises à des civils désarmés, les visant délibérément à la tête, dans les yeux, à la nuque, au cœur. Un garçon de 14 ans a ainsi été tué mercredi matin à Myingyan, dans le centre du pays. A Mandalay, Ma Kyel Sin, une jeune femme de 19 ans qui manifestait a été abattue d’une balle dans le cou. Dans cette ville, un homme de 37 ans a été atteint d’une balle en plein thorax.

Toute la journée, les réseaux sociaux ont répercuté des images sanglantes de corps traînés comme des pantins, de tirs, d’ambulanciers et de médecins frappés à coups de crosse et de rangers, empêchés d’aller secourir les blessés. Et documenté la présence de plusieurs divisions militaires, connues pour leurs exactions depuis une vingtaine d’années. La junte entend éteindre le vent de contestation qui ne faiblit pas v