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Billet

La Bosnie face au péril sécessionniste

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En célébrant le 9 janvier la «fête nationale», pourtant jugée illégale, le président de la République serbe de Bosnie, Milorad Dodik, mine l’Etat central et entretient un climat de violences, avec le soutien des dirigeants serbe, hongrois et russe.
Cérémonie de la «fête nationale» célébrée notamment par le président de la République serbe de Bosnie, Milorad Dodik. A Banja Luka, le 9 janvier. (Elvis Barukcic /AFP)
publié le 10 janvier 2024 à 12h27

Une fois encore les sécessionnistes sont à la manœuvre. Une fois encore, ils tonnent, menacent et défilent armés et en fanfare. Une fois encore, les Européens sont divisés, muets ou couards. Comme à chaque 9 janvier, les nationalistes grands serbes remontent sur leurs grands chevaux et célèbrent la création en 1992 de la Republika Srpska, l’une des deux entités de la Bosnie-Herzégovine péniblement sortie de la guerre après la paix de Dayton fin 1995. Concert, discours, démonstrations de force policière et paramilitaire, remises de médailles – cette année à l’illibéral hongrois Viktor Orbán, après le criminel de guerre Poutine, l’année dernière –, rien n’est trop beau, rien n’est trop grand pour cette «fête nationale» comme la présente l’inoxydable Milorad Dodik, le président de la République serbe de Bosnie (RS).

Le 9 janvier, qui coïncide avec une célébration chrétienne orthodoxe serbe, ne peut pas être une «fête nationale». Dodik aimerait tant que la RS soit un Etat géré par et pour les Serbes. Elle n’est qu’une entité où coexistent d’autres «peuples constituants», des Croates catholiques et des Bosniaques musulmans. Pour beaucoup, cette date marque le début de la guerre qui a ravagé cette république de l’ex-Yougoslavie, fait au moins 100 000 morts et déplacé environ 2,5 millions de personnes. Surtout, à deux reprises, la Cour constitutionnelle de Bosnie l’a dé