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Libération
Quatre ans après

La Corée du Nord rouvre ses portes aux touristes

Après plus de quatre ans de fermeture des frontières, le pays se dit prêt à nouveau accueillir des visiteurs étrangers d’ici la fin de l’année. Cependant, entre tensions géopolitiques et conditions de visites dictatoriales, le nombre de visiteurs prévu n’est pas aussi élevé que la période pré-Covid.
A Pyongyang, la capitale de la Corée du Nord, le 15 août. (Kim Won Jin/AFP)
publié le 23 août 2024 à 16h26

Une petite envie de visiter un des pays les plus isolés du monde ? Ça tombe bien, la Corée du Nord a annoncé abaisser le pont-levis, et accueillir à nouveau des touristes dès la fin de l’année. Cela faisait bientôt plus de quatre ans que le pays dirigé par le dictateur Kim Jong-un vivait dans un hermétisme le plus total, ses frontières ayant été fermées dès le début de la pandémie de Covid en 2020. Depuis, malgré la reprise l’année passée des vols internationaux, et la venue d’une centaine de touristes russes pour une visite privée en février, le pays restait fermé aux étrangers.

Dans un premier temps, les premiers touristes internationaux – principalement venus des «pays amis» comme la Chine et la Russie – pourront séjourner uniquement à Samjiyon. Cette ville proche de la frontière chinoise est décrite comme «une utopie socialiste» et un «modèle de ville de montagne hautement civilisée», selon la Corée du Nord. Cette station de ski est une porte d’entrée vers le mont Paektu, considéré comme l’endroit de naissance d’un peuple coréen uni et lieu de pèlerinage du culte de la personnalité de la famille Kim.

Visites guidées obligatoires et pas de circulation sans guide

Le tourisme dans ce pays restera cependant limité, notamment via la surveillance des touristes. «Le système principal reste inchangé, avec uniquement des visites guidées et aucune libre circulation sans guide», a déclaré l‘agence de voyages Koryo Tours. «Donc, lorsque la majeure partie du pays s’ouvrira, il se pourrait bien que l’expérience soit la même qu’avant.»

Certains experts estiment que le tourisme pourrait peiner à décoller, en raison de la météo très difficile en hiver à Samjiyon et de la réticence des touristes occidentaux à visiter un pays à la politique intérieure et extérieure si autoritaire. Pour l’instant, ce sont principalement des Russes et des Chinois qui sont attendus. Les touristes chinois constituaient 90 % des visiteurs en Corée du Nord avant la fermeture des frontières. Des experts estiment qu’un record de 300 000 touristes y avait voyagé en 2019, rapportant au pays entre 90 et 150 millions de dollars.