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Tensions

La Corée du Nord tire son premier missile de l’année, qui serait retombé dans les eaux japonaises

Corée du Nord, l'escaladedossier
En amont de manœuvres conjointes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud la semaine prochaine, Pyongyang a lancé un missile intercontinental ce samedi qui aurait fini sa course dans la Zone économique exclusive (ZEE) du Japon.
Un missile balistique intercontinental était exhibé lors d'une parade militaire à Pyongyang, le 8 février dernier. (KCNA. KNS/AP)
publié le 18 février 2023 à 9h48
(mis à jour le 18 février 2023 à 11h53)

C’est le premier tir cette année, après trois lancements pour terminer 2022. La Corée du Nord a envoyé ce samedi matin un missile balistique non identifié vers la mer du Japon, a affirmé l’armée sud-coréenne. Il s’agissait d’un missile intercontinental «de classe ICBM», a affirmé le porte-parole du gouvernement nippon, Hirokazu Matsuno. «Il a volé pendant approximativement 66 minutes», a déclaré le responsable japonais, précisant que le projectile avait parcouru une distance d’environ 900 km, et «semble» être retombé à 18 h 27 heure japonaise dans les eaux de la Zone économique exclusive (ZEE) du Japon. Cela avait déjà été le cas en novembre 2022.

Ce tir a été fermement condamné samedi par la Maison Blanche. Il «aggrave inutilement les tensions et risque de déstabiliser la sécurité de la région», a estimé la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson. Il constitue une violation flagrante de multiples résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.» A l’issue d’une rencontre lors de la conférence annuelle sur la sécurité de Munich, les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 ont pour leur part déclaré que «le comportement irresponsable de la Corée du Nord exige une réponse unifiée de la communauté internationale, y compris de nouvelles mesures importantes prises par le Conseil de sécurité des Nations unies». Les Etats-Unis, l’Allemagne, le Japon, la France, l’Italie, la Grande-Bretagne et le Canada «condamnent avec la plus grande fermeté» ce tir qui «constitue une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité […] et menace la paix et la sécurité régionales et internationales».

Le ministre japonais de la Défense, Yasukazu Hamada, a affirmé de son côté que le missile semblait avoir une capacité de vol de 14 000 km - ce qui lui permettrait d’atteindre la partie continentale des Etats-Unis.

Les tensions militaires se sont accrues sur la péninsule coréenne en 2022, année lors de laquelle Pyongyang a qualifié d’«irréversible» son statut de puissance nucléaire et mené une série record d’essais d’armements. En réponse à son voisin du Nord, Séoul a mené des manœuvres militaires conjointes avec les Etats-Unis, son allié clé en matière de sécurité, moyen pour lui de convaincre l’opinion publique sud-coréenne de l’engagement américain à dissuader Pyongyang de toute attaque.

Le tir de samedi, le premier depuis sept semaines, intervient au moment où les deux alliés s’apprêtent à mener un exercice de simulation, qui doit se tenir la semaine prochaine à Washington, afin de discuter des mesures à prendre en cas d’utilisation de l’arme nucléaire par Pyongyang. Cet exercice se concentrera sur la «planification conjointe, la gestion conjointe et la réponse conjointe avec les moyens nucléaires de Washington» en cas d’attaque de Pyongyang au moyen de l’arme atomique, a affirmé vendredi un responsable du ministère sud-coréen de la Défense.

La Corée du Nord a menacé vendredi de réagir avec force aux manœuvres américano-sud-coréennes à venir, y voyant les préparatifs d’un conflit armé. Si Washington et Séoul procèdent à ces exercices, «ils seront confrontés à des contre-mesures […] fortes et sans précédent», a déclaré dans un communiqué un porte-parole de la diplomatie de Pyongyang.

«Ennemi»

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, qui a pris ses fonctions en mai 2022 en promettant de se montrer ferme vis-à-vis de Pyongyang, a considérablement intensifié la tenue d’exercices militaires avec les Etats-Unis, très réduits pendant la pandémie, et interrompus lors de manœuvres diplomatiques infructueuses sous le mandat de son prédécesseur Moon Jae-in.

Séoul a qualifié Pyongyang d’«ennemi» dans un document de défense jeudi, un terme qu’elle a utilisé pour la première fois en six ans, signalant un nouveau durcissement de sa position envers la Corée du Nord.

Mise à jour : à 18 h 24, avec les réactions de la Maison Blanche et des pays du G7.