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Libération
Retour aux urnes

La Corée du Sud élit son nouveau président pour tourner la page de la loi martiale

Six mois après le coup de force du chef de l’Etat déchu Yoon Suk-yeol, le chef de l’opposition de centre gauche, Lee Jae-myung, est le grand favori du scrutin.
Kim Moon-soo (à gauche), candidat du Parti du pouvoir au peuple de l'ex-président Yoon, et Lee Jae-myung (à droite), chef de l'opposition et favori, lundi 2 juin. (Pedro Pardo.AFP /Kim Hong-Ji.REUTERS)
publié le 3 juin 2025 à 7h56

Les Sud-Coréens affluent ce mardi 3 juin dans les bureaux de vote pour désigner leur nouveau président et mettre fin à six mois de chaos politique causé par la tentative ratée du précédent chef de l’Etat, Yoon Suk-yeol, d’imposer la loi martiale, le 3 décembre. Les bureaux fermeront à 20 heures, heure locale (13 heures en France), moment où les premiers sondages réalisés à la sortie des urnes devraient dévoiler le probable vainqueur.

Le chef de l’opposition de centregauche, Lee Jae-myung, qui avait perdu d’extrême justesse face à Yoon Suk-yeol en 2022, est le grand favori de cette présidentielle à un seul tour. L’ancien ouvrier de 61 ans s’était distingué le soir de la loi martiale en diffusant en direct sa course effrénée vers le Parlement cerné par l’armée, où il avait réussi à se faufiler avec près de 200 autres députés pour voter une motion mettant en échec le coup de force de Yoon Suk-yeol. Le dernier sondage Gallup autorisé avant l’élection le crédite de 49 % des suffrages, contre 35 % pour le conservateur Kim Moon-soo, du Parti du pouvoir au peuple (PPP, droite) – l’ancienne formation de Yoon. Kim Moon-soo, un ex-dirigeant syndical de 73 ans ayant changé de bord, avait refusé de s’excuser pour son parti au lendemain de la débâcle. Le vote anticipé étant destiné à combler le vide à la tête de l’Etat, le vainqueur prendra ses fonctions dès sa proclamation par l’autorité électorale.

Les Sud-Coréens espèrent que ce scrutin leur permettra de tourner la page après six mois de chaos politique marqués par des manifestations massives, des rebondissements judiciaires et une succession inédite de présidents intérimaires. Les milieux d’affaires, pour leur part, attendent avec impatience l’arrivée d’un président stable pour piloter la quatrième économie d’Asie, très dépendante de ses exportations, dans un environnement agité par les guerres commerciales du président américain Donald Trump.

Sur les 44,3 millions d’électeurs, plus d’un tiers ont déjà voté de façon anticipée jeudi et vendredi. A la mi-journée (6 heures du matin en France), la commission électorale rapportait une participation de 62,1 %, contre 61,3 % au même moment en 2022. L’ex-président Yoon a voté mardi à Séoul, sans dire mot aux journalistes.