L’idylle a duré trente et un ans. Elle a pris fin jeudi par un communiqué du ministère des Affaires étrangères du Nicaragua : «La République populaire de Chine est l’unique gouvernement légitime qui représente toute la Chine, et Taiwan est une partie inaliénable [de son] territoire.» En conséquence, Managua «rompt les relations diplomatiques avec Taiwan et cesse tout type de contact ou relation officiels». Meurtri, le ministre taïwanais des Affaires étrangères Joseph Wu a exprimé «douleur et regrets du fond du cœur». Pékin marque ainsi un point supplémentaire dans sa stratégie pour isoler l’Etat rebelle, qu’il souhaite à terme ramener dans son giron, par la force si nécessaire. Il ne reste désormais que 14 Etats dans le monde qui reconnaissent la petite Chine insulaire et démocratique, plutôt que la grande Chine continentale et communiste.
Santé, agriculture, logement…
La situation était paradoxale : le gouvernement sandiniste du Nicaragua, allié aux régimes socialistes de Cuba ou du Venezuela, restait fidèle à l’île où les troupes nationalistes chinoises se sont réfugiées en 1949, après leur défaite face aux communistes. Pourtant, quand la guérilla avait pris le pouvoir en 1979, elle avait noué des relations avec Pékin, que le gouvernement de centre droit de la présidente Violeta Chamorro (1990-1997) avait ensuite rompues