Entre Total et la Birmanie, c’est une longue histoire avec un peu de compromis et beaucoup de compromissions. Depuis bientôt trente ans, cette lucrative relation commerciale entre la multinationale et les généraux birmans s’est poursuivie malgré deux coups d’Etat, plusieurs vagues de répression qui ont fait des milliers de morts et décapité l’opposition. Et un feu constant d’accusations et de critiques non démenties par les faits. Après le putsch du général Min Aung Hlaing le 1er février – qui a fait 825 morts et conduit à 5 400 arrestations –, le géant pétrolier se trouve à nouveau sous forte pression, accusée de «financer la junte», selon de nombreuses ONG internationales et birmanes. Comme jadis, la firme était critiquée pour être «devenue le plus fort soutien du système militaire birman», tançait Aung San Suu Kyi en… 1996.
A lire aussi
Total est devenu un acteur clé de l’économie birmane à partir de 1992, en commençant alors à développer une partie des champs gaziers de Yadana, à 60 kilomètres des côtes dans le golfe de Mar