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Le geste

La junte birmane libère près de 6 000 prisonniers dont trois étrangers

Cette décision était réclamée depuis de longs mois par les organisations de défense des droits humains, qui pointaient du doigt des condamnations politiques par une junte accusée d’avoir fait plonger le pays dans un conflit sanglant depuis le coup d’Etat militaire de février 2021.
Manifestation de soutien au journaliste japonais Toru Kubota, le 31 juillet 2022 à Tokyo. (Philip Fong/AFP)
publié le 17 novembre 2022 à 8h13

La junte au pouvoir en Birmanie a annoncé jeudi la libération de près de 6 000 prisonniers, dont une ancienne ambassadrice britannique, un journaliste japonais et un conseiller australien du gouvernement déchu d’Aung San Suu Kyi. «Des milliers de personnes emprisonnées depuis le coup d’Etat […] n’ont rien fait de mal et n’auraient jamais dû être emprisonnées au départ», a déclaré le porte-parole du bureau régional d’Amnesty.

Cette décision est un rare signe d’ouverture des militaires depuis leur arrivée au pouvoir lors du coup d’Etat du 1er février 2021. Des milliers de personnes ont été emprisonnées dans le cadre de la répression sanglante de toute dissidence qui a suivi.

Les trois ressortissants étrangers «sont graciés et expulsés», a indiqué la junte dans un communiqué, sans préciser quand cette expulsion aurait lieu. L’ex-diplomate Vicky Bowman, le conseiller économique australien Sean Turnell et le journaliste japonais Toru Kubota «seront libérés pour marquer la fête nationale» (jeudi), a déclaré à l’AFP un officier supérieur. Le quatrième étranger libéré, Kyaw Htay Oo, est un Birman détenant un passeport américain, selon une source officielle.

«Au total, 5 774 prisonniers, dont quelque 600 femmes, seront libérés», selon la junte, révisant à la hausse le chiffre antérieur qui était d’environ 700. Ils n’ont pas précisé combien de personnes graciées avaient été arrêtées lors de la répression militaire contre la dissidence.

Cette décision était réclamée depuis de longs mois par les organisations de défense des droits humains, qui pointaient du doigt des condamnations politiques par une junte accusée d’avoir fait plonger le pays dans un conflit sanglant depuis le coup d’Etat militaire de février 2021.

Trois anciens ministres du gouvernement déchu d’Aung San Suu Kyi, qui reste incarcérée alors que son procès-fleuve est en cours, ont aussi été libérés, a indiqué un officier supérieur de la junte. Depuis le coup d’Etat, plus de 2 300 civils ont été tués par les forces de sécurité, selon le décompte d’une ONG locale. La junte accuse pour sa part l’opposition armée de la mort de plus de 3 900 civils.