Tibet, mer de Chine, nouvelles routes de la soie, Taiwan, Xinjiang, Covid-19… Qu’importe le sujet, la Chine entend maîtriser le récit qui est fait des événements qui l’impliquent sur la scène internationale et ainsi verrouiller son image. Et gare à ceux qui, comme Antoine Bondaz, chercheur à la Fédération pour la recherche stratégique (FRS) entendent pointer les réécritures et les méthodes peu scrupuleuses qu’emploie Pékin en matière d’influence. Depuis plusieurs semaines, le chercheur fait l’objet d’une virulente campagne étatique de dénigrement en ligne, sinon de harcèlement. Pour avoir critiqué les pressions de l’ambassade de Chine sur des parlementaires français invités cet été à Taiwan, il a été qualifié en riposte sur Twitter de «petite frappe», de «hyène folle» ou encore de «troll idéologique». Un langage peu diplomatique qui vise à le «discréditer» et l’«intimider», d’après Antoine Bondaz lui-même.
Petite frappe pic.twitter.com/bJ4AQWep00
— Ambassade de Chine en France (@AmbassadeChine) March 19, 2021
Le 23 mars, le ministère français des Affaires étrangères a fini par convoquer l’ambassadeur, Lu Shaye, pour lui reprocher des propos «inacceptables» : «l’insulte, l’invective, la menace contre des parlementaires, des chercheurs, des journalistes, cela pose des problèmes de fond qui ressortent de méthodes d’intimidation». Derrière ce langage fleuri, se cache la doctrine chinoise de «l’esprit