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Libération
Espoir

«La situation était désespérée» : cinq jours après le séisme au Japon, une rescapée de 90 ans sortie des décombres

Une nonagénaire qui avait passé plus de 120 heures sous les ruines de sa maison effondrée à Suzu, ville ravagée par les secousses, a été retrouvée vivante samedi 6 janvier. Mais les secours sont encore à la recherche de près de 200 disparus.
Des secouristes à l'œuvre dans la ville de Suzu, le 3 janvier 2024. (STR/AFP)
publié le 7 janvier 2024 à 7h48

Elle a largement dépassé les 72 premières heures cruciales après lesquelles les chances de retrouver des survivants d’une catastrophe diminuent drastiquement. Une nonagénaire a pu être sortie vivante des décombres samedi 6 janvier au soir cinq jours - soit plus de 120 heures - après le terrible séisme au Japon. Elle a été retrouvée sous les débris de sa maison effondrée à Suzu, à la pointe de la péninsule et épicentre du tremblement de terre du 1er janvier, qui a dévasté la majorité de cette ville de 12 000 habitants.

La miraculée «âgée d’environ 90 ans» a été découverte environ 120 heures après le tremblement de terre. C’est une équipe de l’ONG humanitaire Peace Winds, menée par le docteur Mototaka Inaba, qui a réalisé le sauvetage. «La situation était désespérée», écrit l’association dans un message accompagnant une vidéo des faits sur X (ex-Twitter).

«Mais lorsque le Dr Inaba a appelé la femme, il a entendu un léger gémissement et lorsqu’il lui a touché la main, elle l’a doucement serrée, donnant au Dr Inaba l’espoir qu’elle pourrait y arriver». A l’issue d’une opération d’environ six heures, qui a mobilisé des dizaines de secouristes, la nonagénaire a été sortie consciente des décombres, et emmenée à l’hôpital. «Il y a encore des vies qui peuvent être sauvées», s’est réjoui le docteur Mototaka Inaba.

On ignore encore l’identité de la rescapée, et comment elle a pu survivre autant de temps sous les décombres.

De fortes chutes de neige à venir

Le tremblement de terre de magnitude 7,5, suivi de centaine de répliques, a ravagé la péninsule de Noto, au bord de la mer du Japon sur la côte occidentale de l’archipel. Il a fait au moins 126 morts et 560 blessés. En outre, 195 personnes restent portées disparues, principalement dans les villes de Wajima et Suzu, selon un nouveau bilan annoncé ce dimanche matin par les autorités locales.

Les secouristes poursuivent leurs efforts pour secourir les personnes toujours portées disparues et isolées en raison des routes endommagées par le séisme. Mais les conditions météorologiques devraient se dégrader sur place à partir de dimanche, avec de la pluie et de fortes chutes de neige attendues par endroits, l’agence météo japonaise alertant aussi sur les risques d’hypothermie.

De nouveaux glissements de terrain dus aux précipitations sont également à craindre dimanche, et le verglas devrait encore compliquer la circulation sur les voies endommagées par le séisme.

En raison du mauvais état des routes, les Forces japonaises d’autodéfense ont envoyé un petit groupe de soldats à pied dans chacune des communautés isolées, et déployé des hélicoptères, a déclaré dimanche le Premier ministre Fumio Kishida à la NHK.

«Parallèlement à ces efforts, il est nécessaire d’améliorer les conditions d’hébergement et de santé des personnes touchées par la catastrophe», car cette situation devrait se prolonger, a ajouté le chef du gouvernement japonais, estimant que «des efforts soutenus et de longue haleine» seront nécessaires pour reconstruire les zones dévastées.

Plus de 30 000 personnes étaient réfugiées samedi dans 366 abris gouvernementaux, selon le département d’Ishikawa. Quelque 20 000 foyers restaient privés d’électricité à Ishikawa dimanche matin.