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Libération
Frasques monastiques

La Thaïlande ébranlée par un scandale sexuel dans les monastères bouddhistes

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«L’affaire Mme Golf», du surnom de la femme soupçonnée d’avoir fait chanter des moines avec qui elle avait eu des relations sexuelles, remue le pays par son ampleur et remet en question l’institution religieuse.
Wilawan «Golf» Emsawat aurait eu des relations intimes avec une douzaine de religieux bouddhistes. (DR)
par Juliette Chaignon, correspondante à Bangkok
publié le 21 juillet 2025 à 21h07

Les policiers thaïlandais pensaient enquêter, début juillet, sur la disparition d’un moine, supérieur d’un monastère de Bangkok, empêtré dans des soupçons de corruption. Ils étaient loin d’imaginer l’apercevoir parmi des dizaines de milliers de photos, messages et vidéos compromettantes, stockés dans cinq téléphones retrouvés au domicile de Wilawan «Golf» Emsawat.

Cette femme de 35 ans, issue d’une famille pauvre, aurait eu des relations intimes avec une douzaine de religieux bouddhistes, certains de haut rang. Mme «Golf» les aurait ensuite fait chanter, menaçant de révéler leur liaison, preuves à l’appui. S’il faut le rappeler, la vie monastique bouddhiste implique célibat et chasteté. Ces dernières années, les frasques de moines, succombant au sexe, à l’alcool, la drogue ou le jeu, sont régulièrement rapportées par la presse locale, mais ce scandale ébranle la Thaïlande par son ampleur.

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D’après la police, Mme «Golf» a aussi vu circuler sur ses comptes près de 385 millions de bahts (environ 10 millions d’euros) ces trois dernières années, dont 10 000 euros versés directement depuis le compte bancaire d