Il aura fallu neuf ans pour qu’une majorité d’électeurs remercient la droite et portent le chef de l’Australian Labor Party (ALP), Anthony Albanese (centre gauche), à la tête du pays. Pour une fois, les sondages ont vu juste. Reste la marge de manœuvre. Ce 21 mai, les partis traditionnels ont été bousculés par les Greens et les Indépendants. Le nouveau Premier ministre devra donc aussi composer avec eux.
«Ce soir [samedi] les Australiens ont voté pour le changement» s’est réjoui Albanese dit «Albo» au terme d’une campagne de six semaines menée tambour battant, malgré une interruption due au Covid. Le costume impeccable, l’homme de 59 ans a d’abord rendu hommage aux premiers peuples d’Australie et salué son adversaire. Il a aussi tenu à rappeler d’où il vient. «Cela dit beaucoup de notre grand pays que le fils d’une mère célibataire allocataire d’une pension d’invalidité qui a grandi dans un logement social […] puisse se tenir devant vous en tant que Premier ministre.»
Ses origines modestes, le nouveau Premier ministre en a souvent fait état. Né en 1963 dans la banlieue de Sydney, il a été élevé par une mère adorée, atteinte jeune de polyarthrite rhumatoïde et régulièrement hospitalisée. «Nous ne pensions jamais au peu que nous avions, a-t-il expliqué un jour, mais à tout ce que nous pourrions accomplir.» Et de fait, cette dernière a toujours cru que son fils irait loin. Premier membre de sa famille à finir l’école et entrer à l’université, le jeune