Dans la nuit de Dacca, les vieilles lampes à huile se sont rallumées le 25 juillet. Brandies par des étudiants et des soutiens de l’opposition, elles sont devenues le nouveau symbole des manifestations qui protestent contre les coupures d’électricité. Depuis la semaine dernière, les centrales électriques tournent au ralenti au Bangladesh. Le gouvernement a mis à l’arrêt toutes celles qui fonctionnaient au fuel, et le gaz viendra bientôt à manquer après que Dacca a renoncé à en acheter. Avec la flambée des prix de l’énergie, le cours des combustibles sur les marchés mondiaux est devenu trop élevé pour ce pays émergent de 165 millions d’habitants.
Pour préserver ses stocks et ne pas faire exploser les factures, des coupures d’électricité planifiées ont lieu chaque jour. Elles n’étaient censées durer qu’une heure, mais partout elles s’allongent. Dans la région de Sylhet, dans le nord-est du pays, elles s’étirent désormais sur près de dix heures. En complément, les marchés et les centres commerciaux doivent fermer à 20 heures et les mosquées sont priées de ne lancer la climatisation que lors des heures de prière. Mais ces économies ne suffisent pas.
Augmentation des prix de 250%
Après le Sri Lanka et le Pakistan au printemps, le Bangladesh vient à son tour de demander l’aide du Fonds monétaire international. Comme ses voisins, ses réserves de devises étrangères fondent à vue d’œil et ne seront bientôt plus suffisantes pour s’approvisionner en pétrole, gaz ou charbon. Toute l’Asie du Sud, qui importe une grande