Le gouvernement australien a annoncé mardi l’expulsion de l’ambassadeur d’Iran à Canberra, accusant le pays d’être impliqué dans des attaques antisémites à Melbourne et Sydney en fin d’année dernière. C’est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale que l’Australie expulse un ambassadeur.
Sept jours pour quitter le pays
Les services de renseignement du pays sont parvenus à une «conclusion profondément troublante» selon laquelle l’Iran aurait orchestré au moins deux attaques antisémites fin 2024, a déclaré le Premier ministre australien, Anthony Albanese, lors d’une conférence de presse. «Il y a eu des tentatives de défaire notre cohésion sociale et de semer la discorde parmi nous, c’est inacceptable», a ajouté le dirigeant. L’Australie a donné à l’ambassadeur et à trois autres diplomates iraniens sept jours pour quitter le pays, a précisé de son côté la ministre des Affaires étrangères, Penny Wong.
Canberra a également suspendu les activités de son ambassade à Téhéran, et rappelé son ambassadeur. L’Australie n’entend toutefois pas cesser complètement ses relations diplomatiques avec l’Iran, afin de défendre les intérêts de ses citoyens, a assuré Penny Wong. L’Iran a rejeté les accusations sur son implication dans des attaques antisémites.
Attentats et tentatives d’attentats
Anthony Albanese a affirmé que l’Iran était à l’origine de l’incendie d’un café cachère dans le quartier de Bondi, dans la banlieue de Sydney, en octobre 2024, et de la synagogue Adass Israel de Melbourne en décembre 2024, disant s’appuyer sur les conclusions des services de renseignement. Aucun blessé n’avait été signalé lors de ces deux incendies.
Le Premier ministre australien a déclaré que l’Iran était probablement à l’origine d’autres attaques antisémites perpétrées dans le pays. Un homme avait ainsi été inculpé en juillet dernier après le déclenchement d’un incendie criminel début juillet dans une synagogue de Melbourne. Au mois de mars, un faux projet d’attentat avait été fomenté dans le but de détourner les ressources de la police. L’Australie va légiférer pour inscrire le Corps des gardiens de la révolution, une organisation paramilitaire iranienne, sur sa liste des organisations terroristes, a par ailleurs déclaré le dirigeant travailliste.
Mise à jour à 10h12 avec la réaction de l’Iran.