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Libération
Catastrophe

En Afghanistan, le bilan du séisme s’alourdit à plus de 2 200 morts

Les chances de retrouver des survivants s’amenuisent rapidement selon l’Organisation mondiale de la santé, quatre jours après le violent séisme qui a frappé l’est du pays. Des zones entières n’ont pas encore été atteintes par les secouristes.

Dans la province de Kounar, la plus durement touchée par le tremblement de terre, mercredi. (Sayed Hassib/Reuters)
Publié le 04/09/2025 à 14h38

Le séisme de magnitude 6 qui a frappé dimanche soir l’Afghanistan a fait plus de 2 200 morts, selon le bilan actualisé jeudi par les autorités talibanes qui fait de loin de ce tremblement de terre le plus meurtrier de l’histoire récente du pays.

Dans les villages à flanc de montagne de la province de Kounar, celle qui compte la quasi-totalité des morts et des près de 4 000 blessés, éboulements et glissements de terrain compliquent toujours l’accès. Depuis quatre jours, des milliers de familles pauvres et désormais sans abri sous la pluie disent attendre les secouristes et les autorités censées organiser l’après-séisme dans ces provinces orientales reculées.

«Pire moment»

Le bilan pourrait encore croître car «des centaines de corps ont été retrouvés dans les maisons détruites» au cours d’«opérations de recherche et de secours qui continuent», prévient Hamdullah Fitrat, porte-parole adjoint du gouvernement. Les chances de retrouver des survivants en revanche s’amenuisent cependant «rapidement», estime l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), notant que «des pluies ont encore aggravé» la situation.

Les autorités talibanes, déjà confrontées à des séismes dévastateurs en 2022 et 2023, préviennent qu’elles ne pourront pas faire face seules. Pour l’ONU et les ONG, le séisme, suivi de six fortes répliques, arrive «au pire moment». Elles ont été forcées depuis le début de l’année de réduire leur assistance aux Afghans en raison des coupes dans l’aide internationale. L’OMS, qui a alerté sur le risque d’épidémies, a lancé un nouvel appel de fonds de quatre millions de dollars pour répondre aux besoins «immenses» après le séisme, tandis que l’ONU a déjà débloqué cinq millions de dollars.

Expulsion de migrants

«Le tremblement de terre devrait être un rappel brutal que l’Afghanistan, confronté à une crise après l’autre, ne peut être laissé seul», a estimé le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), appelant les donateurs à se mobiliser. Et pourtant, au moment même où la terre tremblait en Afghanistan, le Pakistan voisin accélérait sa campagne d’expulsion de migrants afghans. Depuis lundi, le pays a poussé au départ des milliers d’Afghans porteurs de cartes de réfugiés de l’ONU censées les protéger, ont rapporté à l’AFP des responsables des deux côtés de la frontière. Déjà, selon l’OMS, 270 000 Afghans récemment rentrés dans leur pays – du Pakistan ou d’Iran, également décidé à expulser les Afghans – ont été affectés par le séisme. L’ONU a appelé le Pakistan à suspendre les expulsions.

Depuis 1900, le nord-est de l’Afghanistan, à la jonction des plaques tectoniques eurasienne et indienne, a connu 12 séismes d’une magnitude supérieure à 7, selon Brian Baptie, sismologue au British Geological Survey.