Menu
Libération
Avancée

Le mariage gay fait un (petit) pas en avant au Japon

Pour la première fois dans l’archipel, un tribunal juge que ne pas reconnaître le mariage entre personnes du même sexe est anticonstitutionnel. Le Japon est le dernier pays du G7 à ne pas reconnaître le mariage homosexuel.
Manifestation mercredi devant le tribunal de Sapporo pour la reconnaissance du mariage entre personnes de même sexe. (AFP)
publié le 17 mars 2021 à 8h23

Un tribunal au Japon a estimé mercredi que la non-reconnaissance du mariage entre personnes du même sexe était anticonstitutionnelle, une première dans le pays qui a été immédiatement saluée comme une victoire par des militants pour l’égalité des droits. Le tribunal de première instance de Sapporo (nord) a jugé que la non-reconnaissance du mariage gay était contraire à l’article 14 de la Constitution, qui stipule que «tous les citoyens sont égaux devant la loi».

Le Japon est le dernier pays du G7 à ne pas reconnaître le mariage homosexuel. L’Etat estime qu’une telle union n’est «pas prévue» par la Constitution de 1947, laquelle se borne à souligner à propos du mariage la nécessité d’un «consentement mutuel des deux sexes», ce qui laisse la place à beaucoup d’interprétations. Même si cela reste plutôt symbolique, certains districts ou villes ont mis en place depuis une dizaine d’années des certificats qui s’apparentent à des partenariats civils. C’est le cas de la ville de Sapporo.

Ce jugement est le premier à être rendu dans le cadre d’actions en justice contre l’Etat japonais engagées par une dizaine de couples homosexuels en 2019 pour obtenir la reconnaissance légale de leurs unions. «Je n’ai pas pu retenir mes larmes, a réagi l’un des plaignants devant la presse. Le tribunal a sincèrement examiné notre problème et je pense qu’il a vraiment rendu une bonne décision.»

L’élue d’opposition Kanako Otsuji, l’une des rares personnalités politiques au Japon ouvertement LGBT, s’est dite dans un tweet «vraiment, vraiment heureuse» de cette décision. «J’appelle la Diète, en tant que branche législative de l’Etat, à délibérer sur une proposition d’amendement du code civil pour rendre possible» les unions de même sexe, a-t-elle ajouté.