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Le ministre chinois de la Défense en visite en Russie et au Bélarus

Li Shangfu, ministre de la Défense chinois, a démarré ce lundi une visite diplomatique de six jours en Russie et au Bélarus. Nouvelle preuve du renforcement des liens entre Pékin et Moscou depuis le début de l’invasion de l’Ukraine.
Le ministre de la Défense Li Shangfu le 16 avril 2023 à Moscou. (Pavel Bednyakov/AP)
publié le 14 août 2023 à 20h41

C’est une étape de plus dans le rapprochement entre Pékin et Moscou qui s’accentue depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le ministre chinois de la Défense Li Shangfu a démarré ce lundi une visite de six jours en Russie et au Bélarus. La deuxième du ministre cette année qui s’était déjà rendu au Kremlin en avril pour y rencontrer Vladimir Poutine et son homologue à la Défense, Sergueï Choïgou. Cette fois-ci, il est invité «à assister à la 11e conférence de Moscou sur la sécurité internationale», et y prononcera un discours, a déclaré dans un communiqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. «Au cours de sa visite au Bélarus, il aura des réunions et des entretiens avec des dirigeants nationaux et militaires bélarusses et visitera des unités militaires bélarusses», précise le communiqué.

Cette nouvelle rencontre est une nouvelle preuve de la grande amitié diplomatique qui s’approfondit depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En mars 2023, Vladimir Poutine avait accueilli en grande pompe son homologue chinois Xi Jinping à Moscou. Les deux chefs d’Etat avaient affiché les «perspectives illimitées» de leurs coopérations, et signé une «déclaration sur l’approfondissement du partenariat stratégique et des relations bilatérales qui entrent dans une nouvelle ère», avant de trinquer à la «prospérité» de leurs peuples.

Vladimir Poutine se rendra quant à lui en Chine en octobre, répondant à une invitation de Xi après sa dernière venue à Moscou. C’est le conseiller diplomatique du président russe qui l’a annoncé le mois dernier. Il s’agirait de son premier voyage chez son voisin chinois depuis le début de l’offensive militaire en Ukraine. Offensive que Pékin, qui se présente comme un allié prudent, n’a toujours pas condamnée, se contentant d’un appel au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays, et se gardant bien de la soutenir explicitement. Quelques semaines avant le lancement de ce que le Kremlin continue de qualifier d’«opération militaire spéciale», Vladimir Poutine avait été accueilli à Pékin à l’occasion des Jeux olympiques d’hiver, alors que les athlètes russes étaient officiellement exclus de la compétition.

Front anti-occidental

Liées par des intérêts économiques d’autant plus importants que leurs relations avec l’Occident sont au plus bas, la Chine et la Russie ont intensifié leurs échanges commerciaux mutuels, unies par dans leur opposition à ce qu’elles présentent comme une hégémonie américaine. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, ceux-ci ont augmenté de 30 %, et pourraient dépasser les 200 milliards de dollars d’ici la fin de l’année. D’un côté, Pékin est le premier acheteur de pétrole russe. De l’autre, Moscou peut compter sur les biens manufacturés et les produits technologiques achetés à la Chine. En février, le chef de la CIA s’est dit convaincu «du fait que les dirigeants chinois envisagent de fournir du matériel létal» à la Russie, ce que Pékin dément.

Outre les contrats et autres déclarations d’amitiés, Xi et Vladimir Poutine ont également renforcé leur coopération militaire. En juillet dernier, forces navales russe et chinoise ont effectué un exercice conjoint en mer du Japon, le sixième de ce type en l’espace de quatre ans. S’exprimant depuis Pékin avec Nikolai Yevmenov, chef de la marine russe, Li Shangfu avait alors déclaré qu’il espérait que les deux pays pourraient «renforcer la communication à tous les niveaux», selon un communiqué du ministère chinois de la Défense.