Après les menaces, les bombardements. Pour la première fois depuis avril 2022, l’armée pakistanaise a frappé dimanche 17 mars le territoire afghan. Deux bombardements aériens sur les provinces septentrionales de Khost et Paktika, non loin de la frontière, qui ont fait, selon les talibans au pouvoir en Afghanistan, huit morts, dont trois enfants, et qui ont provoqué la fureur de Kaboul. «Ces attaques peuvent avoir des conséquences que le Pakistan ne serait pas capable de contrôler, a menacé le porte-parole du gouvernement, Zabihullah Mujahid. L’émirat islamique d’Afghanistan, qui a une longue expérience du combat pour la liberté contre des superpuissances, ne permet à personne d’envahir son territoire.» L’armée afghane a tiré à l’arme lourde sur des positions au Pakistan en représailles.
Les talibans pakistanais «consolidés et enhardis»
Les tensions entre les deux pays ne cessent de croître depuis la prise de pouvoir des talibans afghans en août 2021. Islamadad reproche à Kaboul de laisser prospérer des groupes jihadistes, en premier lieu les talibans pakistanais (Tehrik-e-Taliban Pakistan, TTP), sur son territoire d’où ils fomentent des attaques et envoient des combattants les commettre au Pakistan. Selon un rapport du comité de surveillance de l’ONU publié en janvier, le TTP s’est effectivement «consolidé et enhardi»,<