Le sociologue Gyal Lo, titulaire d’un doctorat en sciences de l’éducation de l’université de Toronto et auteur de Structuration sociale dans la société tibétaine : Education, société et spiritualité, étudie le système éducatif du Tibet depuis trois décennies, menant des recherches jusque dans les zones les plus reculées. Après que son contrat de professeur à l’Université normale du Yunnan a été résilié au motif qu’il était un «étranger tibétain», il a fui la Chine pour se réfugier au Canada en 2021. Libération l’a rencontré lors de son passage à Paris cet hiver.
Quelle est la situation de l’enseignement au Tibet ?
Depuis le deuxième mandat de Xi Jinping, en 2017, nous assistons à un changement radical par rapport aux gouvernements précédents. L’ultranationalisme et le Parti communiste ont fait irruption dans les programmes scolaires. Désormais, quelle que soit l’origine des élèves, l’objectif est d’effacer toutes les différences culturelles et linguistiques pour faire de la Chine «le pays des Hans» [l’ethnie majoritaire chinoise, ndlr]. Comme