Des véhicules blindés dans les rues de la capitale, Colombo. La police et l’armée sommées de tirer à vue sur tout citoyen qui se livrerait à tout acte de violence. Un pays sous couvre-feu. Un président, Gotabaya Rajapakse, isolé et contesté, qui détient des pouvoirs élargis et commande les forces de sécurité. Des manifestants pacifiques attaqués par des nervis galvanisés par le Premier ministre démissionnaire, frère aîné du Président. Une centaine de maisons incendiées ou détruites, ce qui fait craindre des actions de sabotage pilotées par le pouvoir… Ce mercredi, le Sri Lanka s’est enfoncé dans une dangereuse impasse politique.
«Sous l’apparence de foules en colère, la violence est incitée afin d’établir un régime militaire. L’Etat de droit doit être maintenu par la Constitution et non par les armes à feu. Il est temps de donner du pouvoir aux citoyens et non de les déresponsabiliser», a tweeté ce mercredi après-midi Sajith Premadasa, chef de l’opposition. Ce à quoi le général Kamal Gunaratne, secrétaire du ministre de la Défense, a répondu : «Ne pensez jamais que nous essayons de prendre le pouvoir. Les militaires n’ont pas de telles intentions.» Une déclaration qui n’a calmé ni la colère ni les craintes de la population. Excédée par des mois de pénurie alimentaire et d’énergie et par le