Sur la place principale de Dili, en bord de mer, une ronde d’adolescents en uniforme scolaire ondule au rythme d’une musique lancinante. «On commémore le jour le plus important pour le Timor-Leste. Le 30 août 1999, nous avons fait le choix de devenir un pays et aujourd’hui, je suis fier d’être Timorais», sourit Amaral Soares, lycéen de 15 ans.
Devant lui, des comédiens armés de fausses mitraillettes déboulent sur la place pour mimer le chaos qui s’était installé dans la capitale du Timor-Oriental, autre nom du Timor-Leste, quelques jours après le référendum de 1999. A l’époque, 78,5 % des votants s’étaient prononcés pour l’indépendance face à l’occupant indonésien. Une liberté acquise officiellement trois ans plus tard, en 2002.
Sous un soleil de plomb, la représentation théâtrale se poursuit : une femme enceinte éplorée, des exécutions sommaires, l’intervention des Nations unies. On pourrait y ajouter les crimes de guerre et contre l’humanité commis par l’armée indonésienne entre 1975 et 1999 : disparitions forcées, tortures, viols, famine… Au total, quelque 200 000 Timorais sont morts, soit un quart de la population d’alors.
Même les vendeurs ambulants de noix de coco s’octroient une pause devant le spectacle. Quant aux enfants, ils découvrent, le re