Menu
Libération
Reportage

«Les femmes sont comme prisonnières dans leur propre pays» : à Paris, une télé pour permettre aux Afghanes d’étudier

Article réservé aux abonnés
L’ONG Begum Organization for Women lance ce vendredi 8 mars à Paris sa chaîne de télévision. Objectif : permettre aux filles, privées d’écoles en Afghanistan, d’avoir un accès à l’éducation.
Sadaf Rahimi, Diba Akbari et Marina Gulbahari, trois journalistes afghanes, préparent le tournage d'un épisode du talk-show «Tabassoum» ce 7 mars à Paris. (Albert Facelly/Libération)
publié le 8 mars 2024 à 12h52

Compte à rebours : 3, 2, 1, le jingle s’achève. Dans un petit studio à Paris, trois caméras face à elles et un large fond vert dans leur dos, Diba Akbari et Marina Gulbahari se lancent. La thématique de l’émission qu’elles enregistrent ce jeudi 7 mars : les mariages forcés en Afghanistan. «Ça a toujours existé dans notre société et les femmes en sont les premières victimes. Mais aujourd’hui, ils sont de plus en plus précoces», explique Diba Akbari en dari, l’une des deux langues officielles en Afghanistan. Marina Gulbahari complète : «Puisque les filles n’ont plus accès ni à l’école, ni à l’éducation ni au monde du travail, elles sont forcées de se marier de plus en plus tôt. Même dans les villes, ces habitudes qui étaient plus rares reviennent.»

Ces derniers jours, les deux journalistes multiplient les tournages du talk-show «tabassoum» (sourire) où elles parlent santé mentale, bien-être, dépression ou encore violences conjugales. Objectif : accumuler des heures d’enregistrement avant le lancement, ce vendredi 8 mars, de la chaîne destinée aux femmes afghanes «Begum TV», qui émettra depuis Paris. En plus de leur émission, «Begum TV» diffusera des épisodes de C’est pas sorcier doublés, une série indienne où une femme devient reine à la place de ses frères, et surtout six heures de cours par jour, en dari et en pachto.

«Depuis