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Les travailleurs thaïlandais en Israël pris au piège de la guerre contre le Hamas

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Guerre au Proche-Orientdossier
Parmi les étrangers victimes du Hamas, les Thaïlandais sont les plus représentés. Le pays essaye d’obtenir la libération et le retour de ses ressortissants, souvent venus travailler comme ouvriers agricoles, tout en évitant de prendre position dans un conflit qui le dépasse.
Un rassemblement organisé le 24 octobre 2023 à l'ambassade d'Israël à Bangkok pour réclamer la libération de tous les otages. (Valeria Mongelli /Hans Lucas. AFP)
publié le 4 novembre 2023 à 13h42

Avec au moins 32 morts, 23 otages et une vingtaine de blessés graves, les Thaïlandais sont le groupe étranger le plus représenté parmi les victimes de l’attentat du 7 octobre perpétré par le Hamas en Israël. Des chiffres qui ont mis en lumière la présence importante de ces travailleurs en Israël, appelés à l’origine pour remplacer la main-d’œuvre palestinienne dans les zones frontières, à la suite de la première Intifada et des restrictions de mouvements imposés aux Palestiniens. Aujourd’hui, ils sont plus de 30 000 à travailler dans le pays. Le gouvernement israélien évoque pour sa part le chiffre de 54 otages thaïlandais, tandis que Bangkok parle de dizaines de ressortissants «impossibles à contacter, sans doute des travailleurs en situation illégale».

Venus des zones les plus pauvres de Thaïlande, en majorité de la province de l’Isan, dans le Nord-Est, ils sont partis travailler dans les champs d’avocats, les serres de légumes ou s’occuper du bétail, en espérant gagner là-bas près de 1 400 euros mensuels, soit près de dix fois plus que le salaire moyen d’un agriculteur thaïlandais. Pour obtenir ces emplois, ils se sont endettés et ont signé des contrats d’une durée de trois à cinq ans avec des agences. «En général, la première année, on ne fait que rembourser l