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Libération
Bras de fer

L’Indonésie maintient l’interdiction des ventes d’iPhone 16 malgré un investissement d’Apple de 1 milliard de dollars dans le pays

Pour Jakarta, le géant américain ne respecte pas la réglementation selon laquelle 40 % de ses téléphones doivent être fabriqués à partir de pièces provenant d’Indonésie. Une contreproposition a été faite pour mettre fin au bras de fer.
Le ministre indonésien de l'Industrie, Agus Gumiwang Kartasasmita, le 8 janvier 2025 à Jakarta. (Yasuyoshi Chiba/AFP)
publié le 8 janvier 2025 à 12h55

L’Indonésie ne cède pas d’un pouce. Le pays de l’Asie du Sud-est a maintenu ce mercredi 8 janvier l’interdiction des ventes d’iPhone 16 malgré l’engagement d’Apple d’investir 1 milliard de dollars dans le pays après d’intenses négociations. Pour Jakarta, le géant américain ne répond toujours pas aux exigences du marché intérieur. La firme ne respecte pas la réglementation selon laquelle 40 % de ses téléphones doivent être fabriqués à partir de pièces provenant d’Indonésie, avait affirmé le porte-parole du ministère de l’Industrie, Febri Hendri Antoni Arif, à la fin du mois d’octobre. Date à laquelle Jakarta avait décidé d’interdire la commercialisation des smartphones dernier cri de la marque à la pomme.

Le ministre de l’Investissement, Rosan Roeslani, a déclaré mardi aux médias qu’Apple s’était pleinement engagé à investir 1 milliard de dollars (967 millions d’euros) pour construire une usine AirTag sur l’île de Batam, qui devrait fournir 65 % de l’approvisionnement mondial. Sans préciser toutefois si un accord avait été signé. Mais «AirTag est un accessoire, pas un composant ou une partie de gadgets», a insisté mercredi le ministre de l’Industrie, Agus Gumiwang Kartasasmita, lors d’un point presse, faisant référence au dispositif de «tracking» d’Apple. «Jusqu’à cet après-midi, le ministère n’a aucune raison de délivrer un certificat national au niveau des composants pour les produits Apple, en particulier l’iPhone 16», a-t-il ajouté.

Une contreproposition faite

Le ministre de l’Economie a rencontré des représentants d’Apple mardi mais a expliqué qu’aucun accord n’avait été conclu. Une contre-proposition a été faite par le gouvernement à Apple mais le géant américain n’a pas donné de réponse immédiate. «Si Apple veut vendre l’iPhone 16 le plus tôt possible, la balle est dans son camp», affirme Agus Gumiwang Kartasasmita.

Fin novembre, l’Indonésie avait déjà rejeté une proposition d’Apple d’investir 100 millions de dollars (96 millions d’euros) dans le pays pour lever l’interdiction sur les ventes d’iPhone 16 puisqu’elle ne respectait pas l’équité exigée par le gouvernement. Le pays d’Asie du Sud-est a également interdit, début novembre, la vente de téléphones Google Pixel pour la même raison, expliquant que le géant de la tech n’a pas satisfait aux exigences consistant à s’approvisionner à 40 % en pièces détachées en provenance d’Indonésie.

Pour Apple, l’Indonésie représente un véritable enjeu. Selon le cabinet Canalys, le pays n’est autre que le quatrième marché d’Asie du smartphone après la Chine, l’Inde et le Japon. Avec 12 % des ventes, l’entreprise est surtout la première non-asiatique du secteur dans le pays où les chinois Oppo et Xiaomi vendent 20 % des téléphones et le sud-coréen Samsung 16 %.