S’il fallait encore une preuve du verrouillage politique de Hongkong par le régime chinois, le vote de mardi 19 mars vient d’en apporter une démonstration éclatante. Les élus du Conseil législatif (LegCo) ont adopté à l’unanimité une législation complète sur la sécurité nationale, faisant entrer la ville dans une ère juridique nouvelle et inquiétante qui témoigne d’une table rase sécuritaire et répressive pour le territoire jadis autonome. Et d’un alignement de Hongkong sur les standards de la Chine continentale. Andrew Leung, le président du LegCo a indiqué que ce vote s’était déroulé sans objection ni abstention. Il s’est même autorisé à déclarer qu’il avait «rompu la tradition» – qui veut que le président s’abstienne – en votant pour.
«Moment historique»
La nouvelle législation, plus connue sous le nom d’article 23, s’ajoute à la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin en juin 2020. Officiellement intitulé «Ordonnance sur la sauvegarde de la sécurité nationale», l’article 23 de la «Basic Law» – la constitution de Hongkong depuis la rétrocession – a été traité avec une rapidité inhabituelle. Il a suffi de onze jours entre sa présentation, le 8 mars, et son adoption par le LegCo ce mardi. Le chef de l’exécutif à Hongkong, John Lee, avait même écourté un séjour à Pékin pour l’Assemblée nationale po