Si Anwar Ibrahim a attendu pendant des décennies d’être Premier ministre, c’est aussi un homme politique qui aime se faire attendre. Après sa nomination jeudi par le roi de Malaisie, la presse locale et ses supporters ont ainsi dû patienter plusieurs heures que le nouveau chef du gouvernement prenne la parole. A peine installé devant les micros, Anwar Ibrahim temporise encore un peu. On l’appelle au téléphone : le président turc Erdogan veut le féliciter. Le dirigeant malaisien met le haut-parleur, puis remercie chaleureusement son interlocuteur : «Vous êtes une source d’inspiration pour moi et vous avez été comme un frère dans les moments difficiles.»
Des moments difficiles, Anwar en a connu plus d’un, mais en ce soir de victoire, il se permet d’ironiser sur son chemin semé d’embûches et de séjours en prison. «Tout à l’heure, mon petit-fils m’a demandé combien de temps j’avais attendu que ce jour arrive. Je lui ai dit, pas trop longtemps, juste vingt-quatre ans, plaisante-t-il. Mais Dieu soit loué, malgré tous les efforts pour nous diviser ou nous décourager, je suis fier de dire que nous avons réussi, pas pour Anwar, pas pour les futurs ministres, pour les chefs de parti, mais pour redonner confiance à tous les Malaisiens !»
A lire aussi
Si les Malaisiens connaissent bien ce tout nouveau Premier mini