C’était le 9 mai 2018, dans la grande salle de l’hôtel Sheraton de Kuala Lumpur. Depuis la fin de l’après-midi, les cris de «Reformasi, reformasi !» résonnaient dans les rues de la capitale malaisienne au fur et à mesure du dépouillement du scrutin des élections générales, qui laissait entrevoir un raz-de-marée historique de la coalition d’opposition. Après dix heures de suspense, à 3 heures du matin, voix ferme et l’œil taquin, en veste de cuir rouge et chemise blanche, Mahathir Mohamad, 92 ans, reconnaissait sa victoire lors d’une interview improvisée devant une poignée de journalistes. Contre toute attente, il venait de mettre fin à soixante et un ans de pouvoir ininterrompu de l’Organisation nationale unifiée malaise (Umno), le parti sous la bannière duquel il avait gouverné le pays entre 1981 et 2003. Ancien dictateur devenu champion de la démocratie, il opérait un incroyable come-back et devenait le plus vieux chef de gouvernement du monde. Mais deux ans plus tard, son gouvernement s’effondrait sous les coups de butoir des luttes intestines.
Ô l’âge ô des espoirs
Malaisie : à 97 ans, l’ex-Premier ministre Mahathir Mohamad a toujours faim de pouvoir
Article réservé aux abonnés
Mahathir Mohamad, en 2020 à Kuala Lumpur. (Vincent Thian/AP)
publié le 17 novembre 2022 à 16h49
Dans la même rubrique