Aucun corps, quasiment aucun débris, aucun signe. Bientôt 11 ans après la disparition du vol MH370 de Malaysia Airlines, le 8 mars 2014, entre Kuala Lumpur et Pékin, et alors que toutes les tentatives de recherche ont jusqu’ici échoué, les investigations reprennent. Une nouvelle collaboration pourrait changer la donne. Le ministre malaisien des Transports, Anthony Loke, a annoncé ce mardi 25 février avoir fait appel à la société d’exploration maritime Ocean Infinity. Basée à la fois au Texas, aux Etats-Unis et à Southampton, au Royaume-Uni, la société fondée en 2017 utilise des robots pour obtenir des informations sur l’océan et les fonds marins. Et pourrait ainsi peut-être, apporter enfin des réponses à ce qui constitue l’un des plus grands mystères de l’histoire de l’aviation.
Le ministre a salué «le volontarisme d’Ocean Infinity pour déployer ses navires» afin de reprendre les recherches du Boeing 777 disparu des radars le 8 mars 2014 avec 239 personnes à son bord, dont 153 Chinois. Le gouvernement malaisien avait annoncé fin décembre avoir approuvé le lancement de nouvelles recherches pour retrouver l’avion mystérieusement disparu. Mais Anthony Loke, qui n’a pas précisé quand les recherches avaient repris, a indiqué que les détails sur leur durée n’avaient pas encore été négociés.
«Nouvelle zone»
Outre les passagers chinois, près d’une quarantaine de Malaisiens et des ressortissants de 13 autres nationalités se trouvaient à bord de l’appareil. Le 13 décembre, le gouvernement «a accepté sur le principe la proposition d’Ocean Infinity» de poursuivre les investigations «dans une nouvelle zone estimée à 15 000 kilomètres carrés dans le sud de l’océan Indien», a précisé Anthony Loke. Le gouvernement malaisien ne paiera rien à la compagnie si elle ne retrouve pas l’avion, aux termes de l’accord portant sur 18 mois, a-t-il ajouté.
Reportage
Malgré les recherches entreprises après la catastrophe l’appareil n’a jamais été retrouvé. Les recherches dirigées par l’Australie ont couvert 120 000 kilomètres carrés dans l’océan Indien, mais n’ont permis de retrouver pratiquement aucune trace de l’avion, seuls quelques débris ayant été récupérés. «Ils (Ocean Infinity) nous ont convaincus qu’ils étaient prêts», a déclaré Anthony Loke. «C’est pourquoi le gouvernement malaisien poursuit dans cette voie». Kuala Lumpur avait déjà fait appel à cette entreprise en 2018 pour rechercher l’appareil, mais sans résultat.
La disparition du Boeing a longtemps fait l’objet d’une multitude de théories, notamment d’une évoquant un acte délibéré du pilote Zaharie Ahmad Shah, un professionnel expérimenté alors âgé de 53 ans. Un rapport rendu public par la Malaisie en 2018 a mis en exergue les défaillances du contrôle aérien et relevé que la trajectoire de l’avion avait été modifiée manuellement, mais n’a abouti à aucune conclusion définitive.