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Affrontements

Les Premiers ministres thaïlandais et cambodgien doivent se rencontrer lundi en Malaisie

L’annonce intervient au lendemain d’échanges avec le président américain, qui a appelé les deux pays au cessez-le-feu après quatre jours d’un conflit qui a fait au moins 34 morts.
Dans la province d'Otdar Mean Cheay, au Cambodge, vendredi 25 juillet. (Tang Chhin Sothy /AFP)
publié le 27 juillet 2025 à 11h43
(mis à jour le 27 juillet 2025 à 15h02)

Le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, et son homologue cambodgien, Hun Manet, doivent se rencontrer lundi en vue de résoudre la crise qui a dégénéré en affrontements meurtriers à leur frontière, a annoncé Bangkok ce dimanche 27 juillet. Les discussions visent à «rétablir la paix», et se tiendront à Kuala Lumpur, en Malaisie, qui occupe cette année la présidence tournante de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), dont les deux pays voisins sont membres.

Plus tôt, Thaïlande et Cambodge se sont mutuellement accusés d’avoir ouvert les hostilités ce dimanche, au quatrième jour de leur conflit, tout en se disant prêts à discuter d’un cessez-le-feu, après l’intervention de Donald Trump.

Les deux royaumes d’Asie du Sud-Est sont aux prises dans l’épisode le plus meurtrier en près de quinze ans d’un différend territorial au long cours. Les échanges de tirs, bombardements et frappes aériennes ont fait au moins 34 morts et provoqué le déplacement d’environ 200 000 personnes.

Les deux camps, joints samedi par le président américain, avaient assuré vouloir entamer des discussions. Trump a salué deux «très bonnes conversations» et dit espérer que les deux voisins «s’entendront pendant encore de nombreuses années», dans un message sur son réseau Truth Social.

Bangkok a dit «accepter en principe de mettre en place un cessez-le-feu», tout en attendant de voir si l’intention de Phnom Penh était «sincère». Le Premier ministre khmer a chargé son chef de la diplomatie, Prak Sokhonn, de se coordonner avec son homologue américain Marco Rubio en vue de «mettre fin» au conflit.

«Actes d’agression délibérés»

La Thaïlande et le Cambodge sont en pleines discussions avec la Maison Blanche au sujet des droits de douane prohibitifs qui doivent frapper ces deux économies dépendantes des exportations le 1er août. Donald Trump a affirmé qu’il était «inapproprié» de revenir à la table des négociations sur le volet commercial tant que les combats «n’auront pas cessé».

Mais dimanche au petit matin, les combats ont repris, et chaque capitale a accusé l’autre de manquer à sa parole. La Thaïlande et le Cambodge ont rapporté des affrontements aux alentours de 4 h 30 près de temples contestés où les premiers affrontements ont éclaté jeudi. Bangkok a commis des «actes d’agression délibérés et coordonnés», a affirmé la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, Maly Socheata, en dénonçant les «mensonges et faux prétextes» des Thaïlandais coupables d’«invasion illégale» à ses yeux.

Le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a évoqué de son côté des «tirs d’artillerie lourde» de l’armée cambodgienne visant des «maisons de civils» dans la province de Surin. «Toute cessation des hostilités est impossible tant que le Cambodge fait preuve d’un manque flagrant de bonne foi et continue de violer de manière répétée les principes fondamentaux des droits humains et du droit humanitaire», a indiqué la diplomatie thaïlandaise. L’armée thaïlandaise a aussi accusé dimanche le Cambodge de recourir à des «armes de longue portée».

Mise à jour à 15 h 02 avec l’annonce de pourparlers à Kuala Lumpur.