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Marcos Jr., fils de et ancien paria nouveau président des Philippines

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Trente-six ans après le départ de son père, dictateur contraint de quitter le pays, le nouveau président philippin succède ce jeudi au populiste autoritaire Rodrigo Duterte. Sans renier l’héritage familial.
Le nouveau président philippin, Ferdinand Marcos Jr., surnommé «Bongbong», à Quezon City le 25 mai. (Aaron Favila/AP)
publié le 29 juin 2022 à 18h01

La présidence dinguerie s’achève enfin. Après six longues années entachées par une guerre antidrogue qui pourrait avoir tué 30 000 Philippins depuis 2016, Rodrigo Duterte quitte le palais de Malacañan ce jeudi. Ferdinand Marcos junior, surnommé Bongbong ou BBM, va prêter serment et consacrer le retour en grâce et au sommet de l’Etat de la dynastie des Marcos. Il y a trente-six ans, le clan quittait le pouvoir et le pays en paria, après un trop-plein de corruption, de népotisme, de détournements de fonds (entre 5 et 10 milliards de dollars), de loi martiale, de tortures et plus de 3 000 exécutions et disparitions. Les vingt et un ans de présidence de Ferdinand Marcos (1965-1986) sombraient dans l’opprobre. Trois ans plus tard, le dictateur mourrait en exil, à Hawaï.

Depuis son retour en 1991 dans le fief électoral et familial de Ilocos Norte (dans le nord du pays), Bongbong n’a eu de cesse de laver l’honneur du père. Il l’a érigé en «génie politique», faisant du paternel son «idole». Au lendemain de son élection haut la main début mai, BBM s’est rendu sur la tombe de son père, au cimetière des héros de la nation où Duterte avait fait transférer en 2016 le patriarche-dictateur embaumé. Avant de délivrer un me