Contre toute attente, ils sont aujourd’hui heureux, souriants et aimants. Le bonheur ne se conjugue pas souvent au futur. Pour eux, c’était plutôt l’enfer qui leur était promis, il y a cinquante ans au Cambodge. Bou Phoun et Khem Saron étaient forcés de se marier. Pas vraiment pour le meilleur, assurément plus pour le pire. Ils ont pu y échapper.
Dans leur projet radical d’édifier une nouvelle société au service de l’Angkar – la toute-puissante et secrète organisation qui masquait le Parti communiste du Kampuchéa –, les Khmers rouges contraignaient des hommes et des femmes, ou des filles, à se marier entre eux, parfois entre le peuple nouveau – à rééduquer – et le peuple ancien ou avec les hommes de Pol Pot.
Ils tenaient à «accroître le plus vi