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Libération
Crime de guerre

Massacre en Birmanie : «Ils ont appelé quelqu’un près de moi. Puis, j’ai entendu un coup de feu. Il n’est jamais revenu»

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De rares témoignages font état de nouvelles exactions contre les civils dans l’Ouest du pays où entre 51 et 76 personnes ont été froidement exécutées, brûlées quand d’autres ont été torturées et violées. Des crimes qui témoignent de l’ampleur prise par la guerre civile entre l’armée et les forces de la résistance.
Lors de la reconstruction d'une maison détruite par des combats entre l'armée régulière et l’Armée d’Arakan, le 21 mai 2024 dans un village de l'Etat Rakhine. (AFP)
publié le 7 juin 2024 à 18h32

C’est un massacre qui vient rappeler – si c’était encore nécessaire – le lourd tribut payé par les Birmans dans cette interminable guerre civile. Malgré le huis clos dans lequel est plongé l’ouest de la Birmanie, de rares témoignages et quelques communiqués permettent d’en savoir plus sur ce qui s’est passé entre le 29 mai et le 1er juin dans le village Byine Phyu (ou Byian Phyu), situé en périphérie de Sittwe, la capitale de l’Etat Rakhine, un endroit très stratégique aux portes du golfe du Bengale et voisin du Bangladesh.

L’armée birmane et l’Armée d’Arakan (AA), l’un des plus puissants groupes de la résistance qui fragilise le pouvoir des généraux depuis le coup d’Etat du 1er février 2021, se renvoient la responsabilité sur ce qui semble bien être l’une des pires atrocités commises depuis trois ans. Même s’il reste impossible pour l’heure de recouper toutes les informations, la région restant inaccessible à la presse et à tout observateur indépendant. Au moins 51 personnes âgées de 15 à 70 ans ont été «violemment torturées et tuées», a précisé dans un communiqué le gouvernement d’unité nation