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Escalade

Mer de Chine méridionale : la réponse civile de Manille aux menaces de Pékin

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Alors que le bras de fer s’intensifie entre les deux pays pour le contrôle d’une zone riche en pétrole, gaz naturel et poissons, environ 200 civils philippins vivotent sur cet îlot dépendant de l’armée et sous pression continue des bateaux de Pékin.
Sur l’îlot philippin, le 8 mars. Ici, l’armée est omniprésente. (Lisa Marie David/Libération)
par Nicolas Rocca, Envoyé spécial aux Philippines
publié le 19 mars 2024 à 7h55

Une demi-heure après son décollage, la porte du modeste biturbopropulseur de l’armée de l’air philippine s’ouvre brutalement. Solidement sanglés, deux soldats aventurent l’objectif de leur appareil photo hors de l’habitacle. En contrebas, plusieurs rangées d’imposants navires chinois quadrillent la zone autour du banc de sable Second Thomas. C’est là qu’en 1999, la marine philippine a volontairement fait échouer le BRP Sierra Madre, pour en faire une base avancée du pays dans les îles Spratleys, un archipel que se disputent la plupart des pays de la région. A l’intérieur de la zone économique philippine et à plus de 1 000 km de l’île chinoise de Hainan, cette langue de sable est au cœur des tensions entre Pékin et Manille. Chaque mission de réapprovisionnement du navire, où vivent une poignée de militaires, donne lieu à des accrochages. Le dernier, début mars, a fait quatre blessés à la suite de tirs de canons à eau et de manœuvres agressives de la flotte chinoise, selon les garde-côtes philippins.

«En 1999, il n’y avait que six civils»

Malgré leurs moyens limités, les Philippines cherchent à marquer leur territoire. Elu en 2022, le pr