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#MeToo secoue Taiwan : «Les violences sexuelles, cela arrive à tout le monde, partout et tout le temps»

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Violences sexuellesdossier
Six ans après l’émergence du mouvement aux Etats-Unis, l’archipel connaît depuis fin mai une libération de la parole des victimes de harcèlement et d’agressions. Plus d’une centaine de personnalités sont visées, obligeant le parti au pouvoir à présenter des excuses.
Selon plusieurs enquêtes, entre 50 à 80 % des Taïwanaises auraient déjà été harcelées sexuellement. (netflix)
par Adrien Simorre, correspondant à Taiwan
publié le 2 juillet 2023 à 13h51

«Enfin.» C’est le premier mot qui est venu à la directrice de l’association The Garden of Hope, Wang Yueh-Hao, face au déferlement de témoignages de victimes de harcèlement sexuel ces dernières semaines à Taiwan. Commencé à la fin du mois de mai au sein du parti au pouvoir, ce #MeToo taïwanais a essaimé et vise aujourd’hui près d’une centaine d’hommes politiques, artistes et autres célébrités du pays, selon un décompte réalisé par des internautes. «Lorsque #MeToo a explosé aux Etats-Unis et en Europe il y a quelques années, on a tout fait pour que cela se propage à Taiwan, mais la société n’était pas prête, se souvient Wang Yueh-Hao. Cette fois, elle l’est.»

Pour beaucoup, une série Netflix, Wave Makers, en a été l’étincelle. Coécrite par d’anciennes communicantes politiques – dont une a été victime de harcèlement sexuel –, la fiction très réaliste suit entre autres une jeune employée d’un parti progressiste, vi