«Enfin.» C’est le premier mot qui est venu à la directrice de l’association The Garden of Hope, Wang Yueh-Hao, face au déferlement de témoignages de victimes de harcèlement sexuel ces dernières semaines à Taiwan. Commencé à la fin du mois de mai au sein du parti au pouvoir, ce #MeToo taïwanais a essaimé et vise aujourd’hui près d’une centaine d’hommes politiques, artistes et autres célébrités du pays, selon un décompte réalisé par des internautes. «Lorsque #MeToo a explosé aux Etats-Unis et en Europe il y a quelques années, on a tout fait pour que cela se propage à Taiwan, mais la société n’était pas prête, se souvient Wang Yueh-Hao. Cette fois, elle l’est.»
Pour beaucoup, une série Netflix, Wave Makers, en a été l’étincelle. Coécrite par d’anciennes communicantes politiques – dont une a été victime de harcèlement sexuel –, la fiction très réaliste suit entre autres une jeune employée d’un parti progressiste, vi