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Contre-exemple

Mikhaïl Gorbatchev, l’épouvantail du Parti communiste chinois

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La répression des Ouïghours en Chinedossier
La chute de l’URSS enclenchée par la démocratisation et la libéralisation politique menée par Mikhaïl Gorbatchev a été vue par Pékin comme un exemple à ne pas imiter pour assurer la survie du régime.
Après trente ans de rupture, Mikhaïl Gorbatchev renoue avec la Chine. Ici avec Deng Xiaoping, à Pékin, en 1989. (Jacques Langevin/Sygma. Getty Images)
publié le 31 août 2022 à 23h17

«Mikhaïl Gorbatchev a contribué de manière positive à la normalisation des relations entre la Chine et l’Union soviétique. Nous déplorons sa disparition et présentons nos condoléances à sa famille.» Ces deux phrases, prononcées au lendemain de la mort du dernier secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique par un porte-parole de la diplomatie chinoise, tiennent lieu d’hommage funèbre très succinct. Tout avait pourtant bien commencé entre la Chine et Mikhaïl Gorbatchev. Dès son arrivée à la tête de l’URSS, en 1985, ce dernier avait fait part de sa volonté de rapprocher les deux puissances socialistes.

Principale menace

Depuis 1960, la Chine était en froid avec le «grand frère» soviétique. Après avoir couvé sous son aile la jeune République populaire de Chine, l’URSS s’obstinait à traiter le géant asiatique comme un éternel vassal. Après des conflits frontaliers meurtriers, en 1969, Pékin considérait l’URSS comme sa principale menace, et avait scellé en 1972 son rapprochement avec les Etats-Unis, allant jusqu’à mener des opérations d’espionnages conjointes avec la CIA depuis des bases situées sur le territoire chinois. Mais en 1989, l’URSS a retiré ses troupes d’Afghanistan, un geste d’apaisement aux yeux des Chinois, et le 15 mai 1989, Mikhaïl Gorbatchev est reçu en grande pompe à Pékin, soi