«Mikhaïl Gorbatchev a contribué de manière positive à la normalisation des relations entre la Chine et l’Union soviétique. Nous déplorons sa disparition et présentons nos condoléances à sa famille.» Ces deux phrases, prononcées au lendemain de la mort du dernier secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique par un porte-parole de la diplomatie chinoise, tiennent lieu d’hommage funèbre très succinct. Tout avait pourtant bien commencé entre la Chine et Mikhaïl Gorbatchev. Dès son arrivée à la tête de l’URSS, en 1985, ce dernier avait fait part de sa volonté de rapprocher les deux puissances socialistes.
Principale menace
Depuis 1960, la Chine était en froid avec le «grand frère» soviétique. Après avoir couvé sous son aile la jeune République populaire de Chine, l’URSS s’obstinait à traiter le géant asiatique comme un éternel vassal. Après des conflits frontaliers meurtriers, en 1969, Pékin considérait l’URSS comme sa principale menace, et avait scellé en 1972 son rapprochement avec les Etats-Unis, allant jusqu’à mener des opérations d’espionnages conjointes avec la CIA depuis des bases situées sur le territoire chinois. Mais en 1989, l’URSS a retiré ses troupes d’Afghanistan, un geste d’apaisement aux yeux des Chinois, et le 15 mai 1989, Mikhaïl Gorbatchev est reçu en grande pompe à Pékin, soi