Sept jours de deuil assortis de funérailles nationales annoncées ce vendredi 27 décembre en ultimes offrandes. L’Inde pleure depuis la veille son ancien Premier ministre Manmohan Singh, dont les réformes économiques ont fait du pays une puissance mondiale. Celui qui a dirigé le pays de 2004 à 2014 s’est éteint jeudi soir à 92 ans dans un hôpital de New Delhi après avoir perdu connaissance à son domicile. La période de deuil national a formellement commencé jeudi et court jusqu’à mercredi inclus, période durant laquelle le drapeau national doit être mis en berne. Si la date des obsèques nationales n’a pas encore été annoncée officiellement, un haut responsable du parti du Congrès, la formation de Manmohan Singh, a laissé entendre que les funérailles pourraient avoir lieu dès samedi.
Tribune
Manmohan Singh est crédité pour avoir supervisé au cours de son premier mandat un boom économique de l’Inde, quatrième plus grande économie d’Asie, bien que le ralentissement de la croissance au cours des années suivantes ait gâché son second mandat. Né en 1932 à Gah, dans ce qui est aujourd’hui le Pakistan, Singh a étudié l’économie à Cambridge et Oxford. Gouverneur de la Banque centrale entre 1982 et 1985, il a été sollicité en 1991 pour devenir ministre des Finances dans le but de sortir l’Inde de la pire crise financière de son histoire contemporaine.
Critique virulent de la politique économique de Narendra Modi
Puis, sous son premier mandat, l’économie de l’Inde a connu une croissance de 9 % par an, donnant au pays le poids international qu’il recherchait depuis longtemps. Le Premier ministre d’alors a également scellé un accord nucléaire historique avec les Etats-Unis qui, selon lui, devait aider l’Inde à répondre à ses besoins énergétiques croissants.
Connu sous le nom de «M. Clean», Manmohan Singh a néanmoins vu son image ternie au cours de ses dix années au pouvoir après la divulgation d’une série d’affaires de corruption. L’ancien Premier ministre, qui affirmait qu’il serait mieux traité par l’histoire que par ses contemporains, était devenu un critique virulent de la politique économique du Premier ministre, Narendra Modi. Il mettait notamment en garde contre les risques posés par les tensions communautaires croissantes sur la démocratie indienne.
Le président français Emmanuel Macon a exprimé ses condoléances dans un message posté sur X : «L’Inde a perdu un grand homme, et la France un ami, en la personne du Dr. Manmohan Singh. Il avait dédié sa vie à son pays. Nos pensées accompagnent sa famille et le peuple indien.»