Un homme assis sur une chaise. Hors champ, un cameraman qui le filme, un journaliste qui lui montre le texte, et sept agents du ministère de la Sécurité d’Etat, les services secrets chinois. Dans une longue lettre ouverte envoyée, le 2 décembre, à Thomas Bach, le patron du Comité olympique international (CIO), le Suédois Peter Dahlin a fait dessiner la manière dont il a, en 2016, été forcé à apparaître à la télévision d’Etat chinoise alors qu’il était détenu au secret : «Exactement comme pour Peng Shuai, cette mise en scène a été utilisée pour contrer les critiques internationales sur ma disparition. Le téléspectateur n’a vu, bien sûr, que mon visage à la télévision “parlant librement” de la façon dont j’étais “bien traité” et expliquant que “personne ne devait s’inquiéter pour moi”.»
Sur un autre croquis, on voit l’ancien journaliste britannique Peter Humphrey enfermé dans une cage entourée d’une trentaine de personnes : drogué, il «confesse» avoir «obtenu des informations illégales». De même, une photo montre la célèbre avocate Wang Yu tranquillement interviewée en plein air – après plusieurs mois de détention et de torture, elle a accepté de participer à cette mascarade après que la police a menacé son fils adolescen