Cent mille fichiers informatiques sortis des ordinateurs de la police de deux cantons du Xinjiang, en Chine. Les dossiers de dizaines de milliers de citoyens dont le plus jeune a 3 ans. Une liste de 23 000 personnes détenues avec nom, âge, lieu et raison de leur enfermement. Plus de 5 000 photographies d’identité prises par la police entre janvier et juillet 2018. Des milliers de manuels et de rapports. Des bases de données, des Power Points, des photographies prises dans les lieux de détention. Des discours de dignitaires du Parti communiste encourageant ou validant la politique d’enfermement massif menée contre les Ouïghours, les Kazakhs et les autres peuples turciques autochtones.
Dans une région totalement verrouillée par le pouvoir chinois, où il est quasiment impossible pour un journaliste ou un chercheur de faire du travail de terrain et où les communications avec l’étranger sont criminalisées, les «Xinjiang Police Files» éclairent de l’intérieur un système policier qui traite de simples citoyens comme des criminels hautement dangereux. Ils confirment tous les récits des témoins et les recherches menées jusque-là. Ils prouvent l’ampleur de l’internement massif des Ouïghours, un peuple turcique majoritairement musulman, mené depuis 2017 dans cette région de l’ouest de la Chine.
Des preuves extraites des ordinateurs de la police
Ces nouvelles preuves ont été obtenues p