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Ouïghours : pourquoi Trump a coupé la voix de Radio Free Asia, fenêtre sur les exactions commises au Xinjiang

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La répression des Ouïghours en Chinedossier
Bêtes noires du Parti communiste chinois, les journalistes menaient des enquêtes implacables sur la répression et les crimes du gouvernement de Xi Jinping, diffusées par Internet et par ondes courtes.
Dans le studio du service tibétain de Radio Free Asia, à Washington, le 24 mars. (Charlie Dharapak/AFP)
publié le 19 avril 2025 à 16h58

Comme les trois quarts des journalistes de Radio Free Asia, Memetjan Jume, un des piliers du service ouïghour, est au chômage depuis le 22 mars. «Nous ne pouvons plus mener d’enquête. Seule une équipe extrêmement réduite met à jour le site avec quelques dépêches, explique le journaliste à Libération depuis Washington. Les atrocités commises par la Chine contre les Ouïghours et les autres peuples musulmans turciques pourraient s’intensifier en l’absence d’une surveillance indépendante.»

Depuis dix ans, Radio Free Asia (RFA) informe inlassablement sur la répression terrible menée par le gouvernement de Xi Jinping dans la région du Xinjiang (ou Turkestan oriental). Mais RFA, descendante des médias de propagande américains créés durant la guerre froide, devenue depuis 1996 une radio privée sans but lucratif, est financée par l‘US Agency for Global Media (USAGM). Et le 15 mars, Donald Trump a signé l’arrêt de mort de l’USAGM, la classant parmi les «éléments inutiles de la bureaucratie fédérale». Le président américain a ainsi brutalement coupé la voix à des centaines de journalistes de Radio Free Europe, The Middle East Broadcasting Networks, Radio Free Asia, ou encore